TEST - Unravel X Little Nightmares



Aujourd'hui ce sont deux jeux qui sont testés et mis en résonance. Deux jeux "indés". Je mets le terme indés entre guillemets, car pour moi il représente des jeux développés par une, voir une quinzaine de personnes, comme pour le magnifique Hyper Light Drifter. Ici ce n'est pas le cas. Ce sont des grosses équipes qui ont bossées sur le jeu et, dans les deux cas, je ne vois pas très bien ce que les studios ont d'indépendants. S'ils sont certes une entité autonome, ils sont supervisés et soutenus par des grandes firmes du jeu vidéo: EA pour Unravel et Bandai-Namco pour Little Nightmares. Ce sont donc simplement des jeux publiés par de grands éditeurs.




Pourquoi une mise en parallèle? Simplement parce ces jeux ont des points en commun. Ils sont tous les deux très beaux et proposent de revisiter un genre classique du jeu vidéo: le jeu de plateforme. Vous y incarnez également deux petites créatures qui se baladent dans de grands décors. Les jeux sont sorti avec à peu près un an d'écart, Unravel en 2016 et Little Nightmares en avril de l'année suivante.

Ca va Dimitri?

Après cette introduction plutôt rébarbative, je vais tenter de mettre un peu de piment dans ce test. C'est que je suis en plein déménagement et que je viens de me lancer dans le somptueux The Legend of Zelda: Breath to the Wild. Conséquence: plus de temps pour écrire. Mais ça va se calmer. Alors commençons par Little Nightmares. Vous y incarnez donc une petite créature au ciré jaune qui devra s'échapper d'un genre de bateau peuplé d'humains difformes. Les choix esthétiques s'orientent vers un rendu très sombre et angoissant. Les critiques ont souvent parlé d'une influence Tim Burtonnesque, mais pour ma part j'y ai plus ressenti l'influence des frères Quay, dont le travail en stop-motion avec des poupées cassées, déformées ou reconstituées propose un côté cauchemardesque fort, qui notons-le, n'est pas toujours présent chez Tim Burton.




Je l'ai dit plus haut, le jeu est beau. Malheureusement pour les aspects positifs, cela s'arrête là. Et oui. Bon, j'accorderai comme innovation au jeu les scènes où avançant dans l'obscurité vous pourrez allumez votre briquet. L'effet baroque mis de côté, la mécanique n'étant pas intégrée au gameplay, cela n'apporte au final pas grand-chose. Pour ce qui est du reste, les mécaniques n'ont rien d'innovant, on reste dans le classique. Pire, les développeurs ont fait le choix d'une légère inclinaison, proposant une vue isométrique amenant une légère profondeur. Ok... mais c'est chiant. En effet, il est très difficile, d'autant plus dans un jeu qui se veut très sombre, de se mettre face à une corde avec une profondeur. Vous mourrez donc énormément en sautant dans le vide. Le gameplay classique en prend ainsi un petit coup. Notons également des hitbox approximatives particulièrement rageantes face à certains boss. Pour finir, le jeu est court et semble bâclé à la fin. En effet, plus vous avancerez dans les niveau, plus ils seront court. Bizarre, bizarre...

J'suis fatigué, j'me sens pas bien. J'crois que j'vais rentrer chez moi.

Au final donc, Little Nightmares ne propose rien de neuf; il se repose sur les bases des classiques du genre, bases qui sont péjorées par quelques mauvais choix de développement. Mais, je le répète, le jeu est très beau. Passons à Unravel qui est également très beau. Ici l'univers est beaucoup moins sombre. Vous vous baladerez dans la nature. Vous incarnez une sortes de pelote de laine vivante qui, au fur et à mesure des différents tableaux, retracera la vie d'une dame au travers de ses souvenirs. La dame qui tricotait avec la pelote dont vous êtes issu. Le fil de la vie... Vous comprenez l'allégorie? C'est qu'il y a un côté poétique dans Unravel. Comme Little Nightmares, nous sommes face à ce que l'ont pourrait appelé un jeu de plate-forme contemplatif, mais Unravel va plus loin. Car contrairement au briquet de Little Nightmares qui ne sert à rien à part faire joli, le concept d'Unravel arrive à renouveler un genre qui a été exploité dans tous les sens depuis bientôt 40 ans. En effet, en avançant, la pelote laisse traîner un fil derrière elle. Le fil étant de longueur limitée, il vous faudra utiliser les possibilités de descente en rappel avec parcimonie si vous ne souhaitez avoir assez de corde pour terminer le stage.




Attention donc à ne pas vous emmêler les pinceaux. On peut se demander pourquoi l'idée n'a pas vu le jour plus tôt? Car même sur 16 Bits le concept aurait été bon. Une physique dure à gérer à l'époque ? Sûrement. Mais c'est en jouant que l'on comprend peut-être une autre raison. En effet, si parfois la corde est utilisée en tant que lasso et permet un déplacement fluide, les phases de réflexion type énigme/puzzle-game, parfois demandées pour franchir certains passages, cassent la fluidité. A ceci viennent s'ajouter quelques petits bug qui n'arrangent rien à l'affaire. Autre bémol: la musique. Après ce petit jeu de mot qui je l'espère aura su remettre un peu de piquant à ce test, je vous annonce que la musique fait le taf, mais c'est du déjà entendu et cela vaut pour les deux jeux.

Pour conclure, je dirai qu'à première vue j'aurait été plus enthousiasmé pas l'esthétique sombre de Little Nightmares, mais que finalement c'est la poésie et le message d'Unravel qui m'ont séduit. Au niveau gameplay, c'est Unravel qui est le plus convaincant et de loin. Voilà, je vais encore essayer de faire un truc drôle dans les mentions pour finir le test avec une touche piquante et promis je jouerai moins à Zelda pour dans deux semaines.

Note Unravel: B comme Bémol (allez je le ressort même si c'est moins drôle ici).
Mention: Bonus larme à l'oeil à la fin du jeu.

Note Little Nightmares: C comme Cauchemar.
Mention: "Cet affreux cauchemar est terminé."

Dimitri

TEST - Altered Beast



Le samedi 13 mai 2017, nous avons eu la chance avec ce bon vieux Dimitri de parler de notre passion devant une foule bigarrée, invités que nous étions à animer une présentation sur les liens entre la mythologie grecque et les jeux vidéo. Sans entrer dans les détails, c'était une excellente expérience, celle de passer de l'écrit à l'oral et de transmettre face-à-face plutôt que d'écran-à-écran. À cette occasion, nous nous sommes (re)plongés dans une foule de jeux vidéo ayant pour thème l'antiquité grecque : Herc's Adventure, Hercules, Spartan, Titan Quest, Kid Icarus, … la liste est longue et rares furent les jeux sélectionnés : nous n'avions que deux heures à disposition.

Je connaissais de réputation Altered Beast, pour la dimension culte qu'il a acquise avec les années. Mais comme j'étais dépourvu de Mega Drive dans ma prime enfance, je n'y avais moi-même jamais joué. 
"Le monstre modifié" est un beat'em up crée par Sega en 1988. Il nous envoie dans la Grèce antique, où l'on dirige un homme en slip qui va tabasser pléthore d'ennemis pour retrouver Athéna, enlevé par le perfide Hadès. Il s'agissait du premier jeu sorti sur Mega Drive en Europe et il occupe, pour cela, une place particulière dans le cœur des anciens joueurs et un statut de jeu culte. Les spectateurs de notre petite conférence n'en croyaient pas un mot quand ils ont découvert le jeu, arguant qu'il était moche et difficile, laid et ennuyeux. Heureusement pour ma street credibility, une voix s'est élevée, tout au fond de la salle : "ha ouais, Altered Beast, il était mythique à l'époque". Merci à toi, inconnu au catogan. Les critères étaient différents à l'époque et il est vrai qu'à l'œil autant qu'à l'oreille, Altered Beast nous agresse.

Différentes versions du jeu, toutes plus funkies les unes que les autres 

Le jeu commence quand Zeus nous ressuscite d'un éclair providentiel et nous envoie au charbon. Au cours de la partie, notre héros en culotte courte va obtenir des boosts en tuant des ennemis qui lui permettront de devenir plus puissant et plus musclé. Au troisième boost obtenu, le héros se transforme en un terrible loup-garou, prêt à tout dévorer sur son passage (et balancer son poing comme projectile, tel le C16 de nos enfances).

Notre héros gagne en abdominaux ce qu'il perd en vêtements. 


Au fur et à mesure de l'aventure, notre héros thérianthrope se transformera successivement en loup-garou, puis en dragon, en ours, en homme-tigre et enfin en un somptueux loup-garou doré. Bien peu de joueurs ont pu admirer à l'époque de sa sortie, au vu de la difficulté du jeu. Il a d'ailleurs fallu l'intervention d'un habile joueur pour que les spectateurs puissent passer le premier niveau.

La dernière transformation (loup-garou doré).


Dans le premier stage, on peut observer les noms d'Alex et Stella sur des tombes. Il s'agit des personnages d'Alex Kidd, sorti en 1986 sur Master System. Alex Kidd était la première mascotte de Sega, avant Sonic.



Lors d'une interview récente, le concepteur du jeu, Makoto Uchida, a confié que le contexte de la mythologie grecque était un prétexte pour permettre au joueur de transformer son héros et de débloquer ainsi des pouvoirs différents à chaque niveau. Il a également révélé que jusqu'au dernier moment du développement, il existait un système prévu pour que le joueur puisse cibler la partie de l'ennemi qu'il frappait et que chaque boss avait des points faibles. Cela a toutefois été abandonné en dernière minute, malgré que toutes les animations aient été réalisées.

Altered Beast était jouable à deux (ici contre le premier boss).


Le rapport entre loup-garou et Grèce antique pourrait sembler ténu mais il s'avère qu'il existe dans la mythologie grecque plusieurs récits de lycanthropie. L'histoire du roi d'Arcadie Lycaon, transformé en homme-loup suite à une malédiction de Zeus ou l'existence de la tribu des Neures, des scythes anthropophages capables de se transformer en loup. Toutefois, dans le contexte d'Altered Beast, l'explication la plus probable aux transformations de notre héros est différente : Zeus, comme la plupart des dieux grecs, possède la capacité de se transformer en animal (et parfois séduire sous cette forme de frivoles et insouciantes jeunes femmes). En ressuscitant le héros, Zeus lui transmet sans doute une partie de ses pouvoirs. Zeus aurait tout aussi bien pu chercher lui-même sa fille capturée par son frère, ce bougre d'olympien.

La cartouche famicom du jeu.


Malgré son succès, le jeu n'a jamais eu de suite. Il a été adapté toutefois pour les salles d'arcade, en comics et une gamme de jouets a été commercialisée.



Bien plus tard, Altered Beast a ensuite été décliné sur Game Boy Advance en 2004 dans un épisode qui se déroulait de l'Egypte antique à l'Atlantide.





L'année suivante, en 2005, une version PS2 est produite. Dans ce beat'em all 3D, plus de héros en slip ni de mythologie grecque, le personnage se transforme à cause d'une puce implantée dans son cerveau.




Note : AB
Mention : le plus beau slip pixel art du vingtième siècle.

Lucien

EVENT - La mythologie grecque dans les jeux-vidéo.


Nous avons été invités, Lucien et moi, à participer à l'excellente exposition Press Start, qui a lieu à la bibliothèque de la Chaux-de-Fonds en Suisse, du 29 mars 2017 au 14 juillet 2017. C'est ainsi que nous expérimentons une version live du blog. En septembre 2016, nous étions invité pour le festival de stop-motion Gesticulation, ayant également lieu à la Chaux-de-Fonds afin d'y présenter les jeux du studio The Neverhood. Une expérience qui s'était plutôt bien passée, le sujet coordonnant plutôt bien au thème de la fête. Nous avions réalisé un fanzine papier pour l'occasion et il nous en reste si jamais. 

Pour Press Start, trois dates nous ont été proposées:

Le samedi 29 avril 2017 qui avait pour thème Batman: the Animated Serie. Cette fois-ci le thème était moins bien senti. En effet, si nous voulions faire passer l'idée que les jeux à licence sont souvent de piètre qualité, les enfants se sont retrouvés à jouer à des jeux sans intérêt et assez violent. Le tout sous les yeux de leur grand-mère. Mais rassurez-vous, rien d'alarmant; la situation a donné lieu à un débat assez productif sur le sujet et des enfants vivront plus heureux car ils auront vu quelques épisodes du chef-d'oeuvre qu'est cette série. Un lien vers un dossier complet sur les jeux issus de Batman: the Animated Serie en cliquant ici.

Le samedi 13 mai 2017, demain donc, de 10h15 à 12h00, nous vous parlerons de la mythologie grecque dans les jeux-vidéo. Un thème qui me tient particulièrement à coeur au vue de mes origines helléniques. Voici le programme: 

10h15 / 10h35: Dimitri vous présente The Battle of Olympus sur NES, un jeu qu'il avait déjà testé pour vous ici.

10h35 / 10h55: Lucien vous présente Hercules de Disney sur Playstation, un jeu qui avait déjà été testé par Dimitri ici.

10h55 / 11h15: Dimitri vous présente Herc's Adventure sur Playstation, un jeu qui n'a jamais été testé sur le blog ! Nous vous invitons donc à vous déplacer pour assister à ce test exclusif.

11h15 / 11h35: Lucien vous présente un second test exclusif sur Altered Beast su Mega Drive.

11h35 / 12h00: Une session découverte, durant laquelle nous découvrirons avec vous Heracles: The Battle with the Gods sur Playstation 2, un jeu que nous ne connaissons pas.

Nous prendrons bien entendu avec nous l'intégral des jeux God of War, mais il ne sera sûrement pas possible d'y jouer, PEGI oblige. Peut importe voici le lien avec un gros dossier sur toute la saga, réalisé il y a quelques temps. Ici.

Ha oui il vous sera également possible de tester le jeu Apotheon. J'attendrai ici que vous me donniez votre avis sur le jeu. Car si son esthétique issu des vases grecs m'avait fait rêver, je n'ai pas réussi à y jouer plus de dix minutes....

Vous me direz: "Dimitri, tu postes un article le soir avant un événement qui se déroule le matin ?! Mais t'es nul en marketing!" Oui je l'avoue. J'ai toujours été un caca pour la promo. Et pour me rattraper je vous annonce le prochain et dernier événement à l'avance:

Le samedi 10 juin 2017 de 10h15 à 12h00. Le thème étant l'eau dans les jeux vidéo. Ca va être pas mal, je vous le dis. En ce moment on hésite un peu à refaire un petit fanzine pour l'occasion... A voir. Mais notez-moi cette date dans votre agenda svp!

Bon à demain.

Dimitri

P.S: En fait cet article c'est un peu comme dans les vieille séries où il y avait parfois un épisode avec les souvenirs. Voutu te rappelles?

COLD GAME - Final Fantasy VII HD


Vous avez fini un jeu impossible dans des conditions incroyables et personne ne vous croit ? Faîtes appel à nous. Dans Cold Game nous vous interrogeons sur vos exploits vidéoludiques et révélons au grand jour ce que vous avez fait dans l'ombre...

1) D'après nos informations, vous avez terminé le jeu Final Fantasy 7 à 100% (tous les persos au niveau 100, toutes les matérias niveau maître, toutes les armes vaincues, 999'999'999 gils, etc.). Confirmez-vous ces faits ?

Je le confirme.

2) Déclinez votre prénom, âge et profession.

Lucien de Lucien et Dimitri jouent aux jeux-vidéo, 33 ans.

3) Pouvez-vous décrire en quelques mots ce jeu, pour ceux qui ne l'auraient pas connu ?

Malheur à eux ! S'ils n'y ont jamais joué et qu'ils n'ont pas lu l'article qui lui est consacré, je ne peux que les prendre en pitié. Final Fantasy 7 est le jeu qui a ouvert en grand les portes du RPG en Europe. C'est un jeu qui a changé la face du monde. C'est une oeuvre d'art intemporelle, c'est des centaines d'heures d'orgasme vidéoludique.

4) Pouvez-vous nous expliquer les circonstances de cet événement ? En quelle année cela s'est-il commis ? Étiez-vous seul au moment des faits ?

Tout a commencé en 1997, à la sortie du jeu. La sortie de FF7 m'a apporté le plus fidèle ami de mon adolescence. Un jeune homme savait que j'étais joueur, assez assidu pour connaître autre chose que Fifa 97 et Tomb Raider. Il s'est approché de moi à la récré, il m'a demandé si je connaissais Suikoden, c'était comme un code secret entre adeptes du RPG dans ses heures sombres où le genre était mal connu et peu estimé. Il m'a alors parlé de FF7 et tout a changé. Un mercredi après-midi, il m'a laissé le regarder commencer le jeu et nous nous sommes jurés de le finir complétement, de tout trouver. Avec quelques semaines de retard sur lui, j'ai pu obtenir le jeu. Et s'il l'a terminé avant moi, j'ai réussi à avoir le mythique chocobo d'or avant lui. Beaucoup de monde a joué à ce jeu, mais peu d'élus ont réussi à le compléter complètement. En plus de terminer la centaine d'heures du scénario, il faut jouer à l'éleveur pour croiser des créatures, les chocobos, pour en obtenir un rejeton parfait (le chocobo d'or). Après avoir terrassé le terrible boss (ah ! Sephiroth !), deux monstres surpuissants (les Armes) apparaissent et seuls des persos extrêmement entraînés peuvent tenter de les vaincre. Il existe également des dizaines de matérias (des boosters) à trouver,... En 1997, après 300 heures de jeu, j'ai rangé le jeu sans avoir vaincu les Armes. J'ai rejoué deux ou trois fois jusqu'à la fin de ce jeu : sur PSP, sur PC, puis sur PS4. Dans cette dernière version, les concepteurs ont ajouté des trophées, des petites récompenses que les autres joueurs peuvent consulter et qui marquent la réussite de légendaires objectifs : monter tous les persos au niveau 100, vaincre les Armes, trouver toutes les matérias, avoir le maximum d'argent (999'999'999 gils), etc. Le poing serré en l'air, j'ai regardé Dieu droit dans les yeux et je me suis promis d'obtenir tous les trophées. Cela signifierait que j'ai enfin, vingt ans plus tard, terminé à 100% Final Fantasy 7.


5) Vous souvenez-vous précisément du moment où le jeu s'est terminé ?


Oui, je m'en souviendrais toute ma vie. Le dernier trophée qui me manquait c'était d'obtenir les 999'999'999 de gils. Pour cela, je tournais en rond sur une petite île où des créatures donnaient beaucoup d'xp à mes matérias, que je revendais une fois au niveau maître. Enfin, j'ai eu assez de "matéria tout" complétement boostées, je suis allé voir un vulgaire marchand ambulant qui m'a versé les derniers millions manquants. Cela faisait une douzaine d'heures que je tournais en rond sur cette île. Même mes enfants m'insultaient. Le trophée s'est débloqué, j'ai regardé une dernière fois mes héros niveau 100 et j'ai désinstallé le jeu.


6) Avez-vous rencontré une difficulté particulière à un moment donné du jeu ?


Oui vaincre les deux Armes c'est vraiment une gageure. J'ai eu de la chance pour celle qui se trouve sous l'eau, que j'ai attaqué pour la tester et que j'ai réussi à vaincre du premier coup. Un des persos, Cait Sith, a une attaque spéciale qui peut tuer un ennemi en un coup. Elle ne se déclenche qu'une fois sur huit cent, en moyenne. Et pif paf elle est tombée contre l'Arme. Merci, bonsoir, remonte ton slibard Lothar.


7) L'idée de renoncer à votre crime, d'abandonner vous a-t-elle traversé l'esprit ?


Des milliers de fois.


8) Avez-vous confié à quelqu'un de votre entourage avoir terminé FF7 à 100% ?


J'ai tenté d'expliquer à mes enfants pourquoi ils me devaient un respect éternel mais ils n'ont pas voulu comprendre et se sont contentés de me demander s'ils pouvaient enfin aller dormir et arrêter de m'encourager. Dimitri était au courant de mon projet, mais, envieux, il n'a pas manifesté la déférence qui m'était due.


9) Éprouvez-vous des regrets suite au terminage dudit jeu ?


Non. Je suis devenu l'Invincible.


10) Avez-vous reçu de l'aide extérieure, conseils d'un proche, consignes sur internet ?


J'ai tenu à tout faire tout seul. Je pensais checker sur internet la manière d'obtenir le chocobo d'or, mais je l'ai gagné en tuant l'Arme sous-marine, une petite cinquantaine d'heures de jeu épargnée.


11) Avez-vous un souvenir particulier d'un moment clef durant ce crime, une scène, un combat qui vous a marqué ?

Mon dernier perso arrivé au niveau 100 et l'espoir que Lucien de 13 ans soit fier de moi, dans son univers paralèlle.


12) Comment avez-vous connu la victime, dans quelles circonstances avez-vous commencé ce jeu ?


Thomas, l'ami en question plus haut, et le petit frère de Dimitri, m'en avait parlé pendant des cours d'allemand.


13) Qu'est-ce qui vous a particulièrement plu dans ce jeu ?


La liberté, l'histoire, Sephiroth, monter de niveau, les musiques, la beauté, la poésie, l'humour,...


14) Pourquoi avez-vous souhaité y jouer jusqu'à la fin ?


Pour prouver à l'humanité que je connaissais FF7 comme ma poche.


15) Avez-vous quelque chose à ajouter ?


Oui. Jouez à FF7. Que vous l'ayez déjà terminé cent fois ou que vous n'y ayez jamais joué. Peu importe.