HORS-SERIE - Les jeux aqueux vus par Lucien



Je ne sais pas quand est-ce que cela a commencé mais aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours eu une relation ambivalente avec l'eau. Je n'aime pas nager, je ne suis pas un bon nageur. Sous l'eau, j'ai une jambe qui part systématiquement de côté. Mais malgré ça, j'adore contempler les lacs, les mers ou les océans, qu'ils soient tranquilles ou déchaînés, et j'aime la sensation procurée par l'eau. Quand je traverse un pont et que je regarde l'eau courante sous mes pieds, j'ai invariablement envie de plonger dedans. Je ne suis jamais tranquille quand je roule en voiture sur un pont parce que je ressens la même chose même dans un véhicule.

Je vous explique pas le malaise sur l'autoroute qui menait à Key West.

Par hasard, je ressens exactement le même paradoxe émotionnel avec les jeux vidéo. À travers tous les jeux vidéo que j'ai traversés, j'ai vécu d'intenses moments dans l'eau. C'était soit une magnifique impression de liberté procurée par l'élément liquide, soit une torture injouable. Comme je suis né en 1983, alors j'ai eu une manette entre les mains toute ma vie alors des moments aqueux, j'en ai vécu des tonnes.



Dans les premiers jeux vidéo que j'ai parcourus, l'eau était synonyme de frustration : soit l'eau nous empêchait tout simplement d'avancer, comme un mur, soit le moindre contact avec l'eau nous tuait.

Glisser du pont c'était la mort assuré mais dans Double Dragon sur Game Boy, on pouvait au moins y envoyer mourir les ennemis.

Et puis il y a eu Mario 3 sur NES, le premier moment agréable passé dans l'eau via ma manette.

On pouvait même revêtir la sympathique frog suit.

La magnifique chute d'eau de Megaman 2.

La bonne surprise de Probotector : on pouvait barboter les pieds dans l'eau.

Le stupide paradoxe de TMNT sur NES : notre tortue meurt si elle met un doigt de pied dans la flotte lors du premier niveau. Plus tard on nous livre un niveau entier sous l'eau…



Sonic pouvait courir sous l'eau mais devait trouver des bulles d'oxygène pour respirer, au risque de voir rapidement apparaître un terrifiant compteur.

Un des niveaux aquatiques les plus grisants auxquels j’ai eu l’occasion de jouer, dans Donkey Kong Country sur SNES.

On remarque que l'élément est de mieux en mieux utilisé et compris à travers les années. Je me souviens avoir passé beaucoup de temps dans la piscine de Tomb Raider, sans autre but qu'évoluer dans l'eau en 3D.



De mon côté, avec le temps, j’ai appris à apprécier l’eau et nager dans les lacs et les rivières. Dans ma vie comme dans les jeux les plus modernes auxquels je joue, l’eau est de mieux en mieux apprivoisée.

Le magnifique livre de Jim Harrison n’est pas pour rien dans l’affection que je porte aux eaux vives.

Il reste des exceptions, évidemment. On pense par exemple au premier Assassin’s Creed dans lequel notre tueur surentraîné capable de plonger d’une vingtaine de mètres de hauteur dans une charrette de foin mourrait s’il effleurait la surface d’un étang…


Lucien


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