Un de mes auteurs préféré, dans un de mes livres préféré, se demande ce qu'il restera de nous, avant de tomber dans l'oubli. Il cite Beethoven en exemple. Que reste-t-il aujourd'hui de ce génie ? "Un homme morose à l'invraisemblable crinière, qui prononce d'une voix sombre : "es muss sein !". Selon lui, avant d'être oubliés, nous serons changés en kitsch. "Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli". Vous commencez à nous connaître, si on démarre en évoquant Kundera, c'est pour établir un grand écart maladroit entre la littérature et les jeux vidéo. Parce qu'évidemment, maintenant que le jeu vidéo est plus vieux que la plupart d'entre vous, on peut commencer à se demander ce qu'il restera d'anciens moments de gloire vidéoludique avant qu'ils ne tombent dans l'oubli. Que reste-t-il du premier Tomb Raider ? Une aventurière difficile à déplacer avec des seins pointus, qui gémit "hou, ha, de l'air" quand on la ressort de l'eau. Que reste-t-il de l'Odyssée d'Abe ? Une créature bleue en pagne qu'on peut faire flatuler à volonté. Que reste-t-il de Castlevania Symphony of the Night (à part un jeu en boîte qui se marchande désormais autour de 250 francs) ? Un jeu de plate-forme, avec un héros qui gagne des niveaux en évoluant dans un château, des bosses difficiles et une carte qu'on aime voir se compléter alors que les heures de jeu défilent. L'essence de ce Castlevania, qui a la même saveur que celle des Metroid, je l'ai retrouvée par hasard, alors que je farfouillais dans les vieux jeux vidéo (celui dont je vais vous parler est sorti en 2011) en promotion sur le PSstore. C'est ainsi que j'ai fait la connaissance d'UNepic.
Nous étions-nous déjà vus ? Nous sommes-nous reconnus ? C'était le jeu que je cherchais sans le savoir.
Irrévérencieux, tournant en dérision certains poncifs des RPGs, décalé, facile à prendre en main, riche, long, ingénieux, truffé de références geeks, UNepic est une chouette aventure. Un jeu qui ne se prend pas pour ce qu'il n'est pas, qui n'est pas prétentieux et qui est malin. Malgré les références dont il s'inspire, UNepic trouve le moyen d'étonner, de surprendre (comme lorsque après un passage dans de l'eau croupie, constatant que je continuais à perdre des points de vie, j'ai découvert qu'il fallait vite ôter les sangsues qui s'étaient glissée dans mon inventaire à mon insu).
Le jeu est peut-être un peu court, les bosses sont peut-être un peu facile, mais le plaisir de jeu est bien là. Que restera-t-il des heures passées sur UNepic ? À coup sûr, de beaux souvenirs, et l'impression sincère de revivre certains moments de découverte lorsqu'on jouait pour la première fois à un Castlevania. C'est déjà beaucoup.
Note : moins de cinq francs, c'est donné.
Mention : il existe quinze défis bien corsés à relever, qui augmentent la durée de vie du jeu.
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