TEST - Go go Ackman



Il est des samedis soirs où je me rends chez mon pote Marco pour faire une soirée jeux-vidéo. Mais ce soir-là quelque chose de différent s'est produit : en feuilletant une pile de Super Power que mon hôte avait sorti d'un placard pour l'occasion, je tombe sur un test dont les images évoquent instantanément en moi la patte d'un grand maître du manga, une de mes idoles j'ai nommé : Akira Toriyama.

Comment expliquer ce que ce grand maître de la bande-dessinée japonaise représente pour moi ? Si je pense à mes plus vieux souvenirs, je vois trois images : un grand arbre au milieu d'un champ, moi en train de jouer aux militaires dans une plante verte avec mon pote Chree, et un épisode de Dragon Ball, celui où Goku se bat dans une grotte contre un membre du de l'armée Ruban Rouge, dont j'ai oublié le nom... c'est celui qui est blond. Toriyama pour moi c'est également des courses effrénées pour rentrer de l'école et espérer voir les cinq dernières minutes d'un épisode de Dragon Ball Z. La honte également ; aller chaque semaine dans un kiosque du centre ville acheter le Dorothée magazine en prenant grand soin à ce que personne ne me voit le ranger dans mon sac... Je m'arrête là sinon il faudra consacrer tout l'article à ce sujet.

Au vue de ma passion pour cet artiste, comment se fait-il qu'un détail si énorme ait pu m'échapper ? En effet, un personnage provenant d'une bande-dessinée de Toriyama que je ne connais pas - alors que je possède la totalité des oeuvres traduites - aurait été le sujet d'adaptations vidéo-ludiques sur Super Famicom ?! Je n'en reviens pas... Marco me tend la manette. Nous jouons à Super Meat Boy et il faut battre le boss du quatrième stage.

Le lendemain au réveil je me lance dans des recherches approfondies : le nom du héros est Ackman. Ce personnage, ressemblant fortement à petit Trunks, mais sans nez et avec un air démoniaque, est issu d'une série d'histoires courtes parues au Japon dans le périodique V-Jump entre mai 1993 et août 1994. Trois jeux-vidéo ont été adaptés de la série dont le premier est sortit en 1994 et sera l'objet de ce test.

Après quelques recherches je trouve une version émulée du soft et qui plus est traduite en français. J'en profite pour remercier infiniment les gens qui prennent de leur temps pour nous permettre de jouer aux jeux normalement réservés aux japonnais. Je me revois feuilletant les magazines, le regards saumâtre, bavant sur tous ces jeux auxquels je pensais ne jamais pouvoir jouer.

Très rapidement vous vous retrouvez plongé dans une ambiance proche de Dr Slump, propre à Akira Toriyama. Vous incarnez Ackman, un démon qui passe son temps à embêter Tenshi, un ange sadique, jaloux et frustré par le fait qu'il ne peut rien face à Ackman. Tenshi va demander l'aide du grand Michaelo, dirigeant de l'armée des anges et c'est cette armée que vous devrez vaincre.

- Je suis le grand Michaelo !
- Quel grand Michaelo ? 
- Celui qui te punira au nom du paradis !

Ce dialogue évoque très bien le ton que prendra l'histoire ; vous devrez, par exemple, éliminer des anges qui vous attaquent à coup de missiles skud. Quel pied. Pour ce faire, vous vous battrez la plupart du temps avec vos poings tout en pouvant acquérir de temps à autre des armes telles qu'un pistolet, une épée ou une faux-boomerang.

Un constat rapide : le jeu est beau . Les graphismes sont simples mais efficaces, les sprites et les animations sont à la hauteur du grand maître. J'ai vraiment eu la sensation de jouer dans un univers créé par Akira Toriyama. Un détail qui n'est pas négligeable au souvenir de la frustration qui m'envahissait la plupart du temps quand je jouais à un jeu designé par Toriyama : Chrono trigger ou les premiers Dragon quest par exemple, qui bien que faisant partie de mes jeux préférés, suggéraient un peu crapuleusement une aventure « toriyamesque » sur la boîte et dans les menus, mais dont les sprites ne comblaient pas toujours ces attentes. Bon je chipotte...

Go go Ackman est un jeu de plate-forme basique, qui n'innove en rien le genre. Vous traverserez ainsi un stage de la plage, de la forêt, des mines et même des... pyramides ! Comme vous l'avez deviné vous terminerez l'aventure dans un château. Malgré un côté très classique, le soft reste un bon jeu, maniable, marrant et beau. Le ton décalé du jeu, qui s'illustrera spécialement à la fin, reste son point fort.

NOTE : B+
MENTION : Un bon son teinté de surf-rock.

Dimitri

1 commentaire:

  1. Suite à la rédaction de cet article, je me suis empressé d'acquérir un volume de Go go Ackman! pensant qu'il n'était jamais sorti dans nos contrées. J'ai donc contacté Hazuki, une amie japonaise qui était en voyage dans son pays, pour qu'elle glisse dans ses bagages un exemplaire dudit bouquin. C'est une fois l'ouvrage entre les mains que j'ai constaté ma bévue: l'ouvrage avait bel et bien été traduit sous le nom d'Histoires courtes (en 3 volumes chez Glénat) que j'ai dans ma bibliothèque depuis toujours. Voilà veuillez m'excuser pour cette missive... Pour ma part ce n'est pas perdu, car j'adore comparer les éditions entre elles.

    A plus.

    Dimitri

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