TEST - Mega Man 8


Quand je pense à Mega Man c'est toute l'ère des jeux 8-bits qui me revient en tête. Une époque où choisir un jeu relevait presque du pari. Car la presse vidéo-ludique ne s'est réellement développée qu'à l'apparition des 16-bits. Avant, il était difficile voir le jeu tourner avant de l'avoir inséré dans sa console. Ne restait alors qu'une solution : se fier au packaging, mais cette méthode n'était pas toujours très fiable...

Voici le représentation du héros sur la boîte de Mega Man 2:


Et voici Mega Man tel qu'il est dans le jeu...


Si la comparaison se passe de commentaires, il faudrait consacrer un article entier aux boîtes frauduleuses de la NES pour approfondir réellement la question. Malgré tout, après deux ou trois grosses déceptions, nous avions appris, mon frère et moi, à sentir les arnaques, à décoder les boîtes en quelques sortes. En l'occurence, pour Mega Man 2 nous avions eu un bon feeling, car nous n'avions jamais entendu parler de la série auparavant.

Quoi tu connais pas Mega Man ?

Quel souvenir incroyable que nos premières parties de Mega Man 2. Un concept excellent, simple et efficace : Mega Man créé par le Dr Light, doit vaincre les robots créés par le Dr Wily qui veut contrôler le monde. Chaque stage est basé sur une thématique liée au pouvoir du robot. Par exemple, le stage d'Air Man se déroule dans le ciel et le boss final vous lancera des tornades. Le tout est sublimé par la bande-son chiptune à consonance heavy-metal composée par Takashi Tateishi & Manami Matsumae.

Si Mega Man 2 est pour beaucoup de joueur le meilleur opus de la série, il ne sera pas l'objet de ce test, qui je le souligne, parle bel et bien de la série originale des Mega Man et non celles des Mega Man X, Z ou même ZX.

Mais pourquoi Mega Man 8 ?

J'avais un excellent souvenir du huitième épisode de la série. Dans mon esprit, il restait proche du concept de base, tout en étant aussi beau qu'un Mega Man X sur SNES. Les Mega Man 1 à 6, tous de bons jeux, sont sortis sur la NES et mis à part quelques détails, ils sont assez similaires les uns aux autres. Mega Man 7 est quand à lui sorti sur Super Nintendo et selon moi c'est le moins bon de la série... Globalement, le passage sur la console 16-bits est réussi, même s’il reste quelques défauts et non des moindres :

Premièrement il y a comme un changement d'échelle, c'est à dire que tout est plus grand, trop grand... Comme si les développeurs avaient fait un zoom ; encore plus que dans Mega Man X. De plus, les hit-box sont bien moins précises que sur NES... Des changements qui paraissent bien étranges pour une licence qui nous avait habitué à une précision de pointes pour ce type de détails...



S'il faut néanmoins trouver un aspect positif à cet opus décevant, il résidera clairement dans le scénario. En effet, on sent bien la volonté de pousser cet aspect sans toutefois y être parvenu à 100%. L'idée que Wily retourne dans un musée pour récupérer les robots que Mega Man avait battus dans le passé était plutôt cool... dommage que les développeurs n’aient pas poussé l’idée plus loin. Par exemple, en nous obligeant à réaffronter certains des anciens ennemis. Notons tout de même l’introduction de Bass et son chien bionique Trebble, robots dévoués au Dr Wily, qui ajoute une belle amorce de profondeur au scénario.

Putain le mec il fait un test de Mega Man 8, et il teste le 7...

Mega Man 8 donc. Sorti en 1996 sur Saturn et PS, je teste ici la version Playstation. J'allume le jeu et... Laguna studios... aïe... comme le 7. Et là surprise ! Un superbe dessin-animé à l'ancienne retraçant toute l'épopée de Mega Man via quelques flash-back.

Une fois le jeu lancé, suit une deuxième animation introduisant l'histoire. On comprend tout de suite que cette fois-ci les moyens d'offrir aux joueurs un scénario plus étoffé ont été pleinement mis en oeuvres. Le choix de revenir à une caméra plus large, moins zoomée, est également à saluer. Par contre les hit-box ne sont pas autant valables que celle de la NES... Mais tout de même mieux que dans MM7. Je me lance donc dans le stage d'introduction. C'est sympa, un peu flashy, mais beau... Ha tiens, un passage dans l'eau d'entrée de jeu. Mais un instant ! Mega Man nage !!! Laguna... Non...

Une fois ce stage terminé, une étrange sensation me turlupine, un peu comme quand on a besoin de faire caca mais que ça sort pas : si Mega Man s'appelle Rock Man dans la version originale, et que Rush s'appelle Roll, c'est parce Rock n' Roll et non House n' Techno party... Je prie le seigneur pour que la musique de ce stage ne soit qu'une erreur du premier niveau et qu'elles s'améliorent par la suite... Laguna... la musique ! Mega Man quoi ! Merde...

Passons... on commence! Un point sympa : on peut acheter des armes. Cool. Bon, les boss sont stylés. Allez on se lance...

Ok c'est assez cool ! Les mondes sont divisés en deux avec possibilité de sauvegarder entre... Faut que je m'habitue aux hit-box, mais ça va aller. J'ai l'impression que je vais passer un bon moment. Les graphismes continuent à être beaux, bien que la différence avec Mega Man X, en sachant qu'une génération de console les séparent, n'est pas énorme. les animations des sprites sont bien travaillées. Si je comprends bien, on doit battre les quatre premiers boss, avant d'accéder aux quatre suivants. Laguna avez-vous bien mis huit boss au total ?!?

Mais oui calme toi mec, il y aura huit boss. Il y a même Rush !

Dans la série Mega Man, l'utilisation de Rush varie à chaque épisode. D'après moi la meilleure utilisation est celle du 6 où notre fidèle compagnon se métamorphose en différentes armures, mais ce n'est pas très objectif : j'adore les armures. Le huitième Mega Man n'échappe pas à la règle et propose une utilisation originale du chien robotique. En effet, Rush est présent dans certaines phases de jeu, par exemple des phases aériennes en shoot em up, durant lesquelles il vous servira de vaisseau. Il vous sera toutefois toujours possible d'appeler à l'aide votre fidèle compère : il vous soutiendra ainsi en se transformant en moto, ou alors en larguant des bombes, de l’énergie ou des munitions. Car oui, Laguna n'a pas trouvé pertinent de conserver les fameuses Energy Tank. Laguna... Aviez-vous déjà joué à Mega Man avant ?

Il apparaît de plus en plus clair que le studio de développement ne tient pas becs et ongle à conserver les traditions de la série phare de Capcom. Concentrons-nous donc sur ce qui change. Premièrement, le jeu est parsemé de petits interludes durant lesquels le game play change totalement. Vous devrez ainsi chevaucher un snowboard du futur, vous diriger dans une bulle géante, etc. Ce genre de scénettes est traditionnellement plus propre aux Mega Man X, mais souvent anecdotique au niveau de la difficulté. Ici en revanche elles proposent un vrai challenge. Autre changement qui touche aux items que l'on gagne après avoir vaincu un boss : ils ne sont plus seulement utiles pour vaincre un autre boss, mais deviennent également quasiment indispensable à l'intérieur de certains stages. Notons également que vos munitions se remplissent totalement après chaque mort, ce qui facilite le jeu et comble l'absence d'Energy Tank.

Une autre grosse différence, cette fois due à une avancée technologique, est liée aux personnages, les boss notamment, qui parlent. C'est un détail, mais de taille ! En effet, il est très agréable, pendant le combat, de voir la personnalité de son adversaire transparaître au travers de quelques répliques lancée à la volée. Ainsi vous découvrirez le sens de l'honneur de Sword Man, propre aux chevaliers, qui vous félicitera de vos performances. Il vous paraîtra ensuite clairement qu'Acqua Man, qui vous suppliera de le fesser, a d'ores et déjà du faire son commig-out lors d'une soirée bougies chez le docteur Wily.

Happy birthday Mega Man !

Mega Man est une longue série et ce huitième opus en marque les 10 ans. Sur la durée il est possible que la créativité s'essoufflent un peu quant aux choix des thématiques de certains robots (je pense ici à Hornet Man de Mega Man 9). Notons que pour cet opus, la quasi totalité des boss ont été inspiré par un concours de dessin. Ce sont donc des joueurs qui ont designé 6 des 8 robots et ça c'est plutôt cool ! Même si dans un premier temps j'étais un peu perplexe face au stage de Clown Man, j'ai finalement eu un grand plaisir à le parcourir :  c'est le côté clown décalé qui a été choisi, genre le film ça. J'ai apprécié les peluches à l'effigie de Guts Man, Ice Man et Cut Man tous des robots issus du premier opus.

Dans le même esprit, il est possible de débloquer des boss cachés : Wood man et Cut Man, justement les deux robots qui ont été volé au musée dans Mega man 7 il me semble... ben tiens c'est cool qu'il y ait un suivi autant précis entre deux épisodes... mais c'est seulement sur la version Saturne... La version Playstation était elle accompagné d'un artbook.

Et cette Tarlouze de Proto Man il est là ?

Revenons-en au jeu. Après avoir battu les quatre premiers boss, s'en suit une série de cinématiques vraiment bien foutues, et si on l'a toujours amère à cause des musiques, on se dit qu'au niveau des scènes animées ils ne se sont pas foutu de notre gueule. Cet interlude, durant laquelle Proto Man vient une fois de plus prouver son inutilité légendaire, permet de mieux comprendre la scène d'introduction restée volontairement énigmatique : - sans spoil - deux robots se battaient dans l'espace et ont échoué en double k.o sur la planète terre. Je n'en dirai pas plus mais on comprend aisément qu'un des deux robots était gentil et l'autre méchant. Il est maintenant clair que dans Mega Man 8 l'option approfondir le scénario ait été prise bien plus au sérieux. Il existe d'ailleurs un manga de deux tomes retraçant l'histoire de Mega Man 8, mais il n'a jamais été traduit dans nos contrées.

Je continue donc Aqua Man. Ah oui! Mega Man nage... j'avais oublié... une larme coule le long de ma joue. Bon le mini boss dans la chute d'eau est vraiment stylé, mais les musiques ne s'améliorent pas... On est passé d'une influence Metal des années 80 à une influence Dance des années 90 – genre Les Nuits Trances – la belle époque où les mecs jouaient à deux doigts sur leurs synthés...

Au niveau difficulté, Mega Man 8 est plus facile que Mega Man 2 et plus dur que Mega Man 3. Malgré des hauts et des bas, une rigoureuse fidélité au concept de base tout en prenant plein de liberté sur des détails propres à la série, on passe au final un bon moment sur ce soft qui aurait pu – ou du – être le dernier de la série.

Note : B
Mention : Tout était là... ou presque... Pourquoi avoir négligé la musique ? Et pourquoi un château de Wily en forme de pièce montée ?

Dimitri


1 commentaire:

  1. A noter qu'une version 8-bit de Mega Man 8 à été développée par des fans. Elle est disponible assez facilement sur le net. N'ayant actuellement pas de PC je n'ai pas pu la tester. Donnez-moi votre avis si vous l'avez testée! A plus.
    Dimitri

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