TEST - Gravity Rush 2







Cherchant sans cesse à être épaté, à découvrir quelque chose de neuf, auquel je n'aurais jamais joué, je suis comme un Gavroche des loisirs : j'attends la révolution. J'ai un peu cru que No Man's Sky serait la trompette annonçant la rébellion, j'ai espéré que Final Fantasy XV anéantisse les bases du RPG tel que je le connaissais, je me suis dit qu'avec un peu de chance, les développeurs indépendants prendraient le monde du jeu vidéo entre leurs mains et le secoueraient jusqu'à ce qu'il n'en reste que des miettes.


Et puis, par hasard, j'ai découvert un blockbuster.




Pas vraiment par hasard, parce qu'il s'agit de la suite d'un jeu dont Dimitri avait parlé sur ce site l'an dernier (Gravity Rush Remastered). Un peu par hasard, donc, j'ai touché du bout des doigts un jeu révolutionnaire féministe de gauche. Un jeu ambitieux et néanmoins calibré pour plaire au plus grand nombre, un blockbuster qui ne ressemblait à rien de tout ce que j'avais jusqu'alors joué, un jeu open world sans dizaines de véhicules à conduire ni gens à flinguer. Un jeu grand public qui ouvre le chemin à d'autres idées plus audacieuses, plus grandes. Un jeu qui fait perdre le contrôle au joueur, qui ne lui permet d'ailleurs jamais d'avoir totalement le contrôle de son personnage. Une longue et belle chute libre, durant laquelle on n'a rien de mieux à faire que de profiter de la vue sans chercher à anticiper l'atterrissage. Loin de tous les jeux qui nous imposent la maîtrise parfaite de notre personnage.




Comme son nom l'indique, la gravité est au coeur du soft. L'héroïne s'en joue, se propulse en "tombant" en l'air. Entre la chute et le saut, un vol indécis, un mouvement inhabituel qui se renouvelle sans cesse. Le gameplay, grâce à un level design qui ne fait que de s'enrichir d'heure en heure, ne laisse jamais le joueur se lasser. Comme dans un open world des familles, à côté des missions liées à une histoire bien ficelée, des pnjs proposent des quêtes annexes à notre héroïne, certainement une des protagonistes féminines les mieux développé de l'univers des jeux vidéo depuis Samus.

Cette héroïne, et l'aventure qu'on nous propose, se positionnent en douceur et sans ambiguïté du côté du peuple opprimé, simple ouvrière d'une exploitation minière qui a perdu son chat et qui bondit fièrement en direction du ciel, là où les riches s'ennuient en pleine lumière, plus haut, bien plus haut que la plèbe. Une manière de conceptualiser la hiérarchie de la société rigide et oligarchique comme la nôtre et contre laquelle nous luttons, les classes sont matérialisées géographiquement comme dans Metropolis.




Une fois que l'on a assimilé cela, on comprend que nous faire jouer avec la gravité, c'est aussi nous donner la possibilité de retourner le rapport politique entre le haut et le bas. On vous parlait tout à l'heure de changer le monde après l'avoir bien secoué. C'était pas de nous, c'était Souvarine dans Germinal. La révolution est en marche. J'espère que vous saisissez la gravité de la situation.

Note : 1968 du gameplay.
Mention : Plus libre que jamais, plus grisant d'heure en heure.

Lucien

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