TEST - Everything





Everything the life touches is our kingdom.

Vous commencez par incarner un ours, dans un monde généré aléatoirement.
Vous rencontrez des comparses, vous pouvez les réunir, les faire chanter, avancer, les séparer.
Ensuite, vous pouvez changer d'incarnation, viser plus petit, ou plus grand.
Au début, on ne comprend pas ce qu'on veut de nous. On déplace des choses. On doute. Aucun message ne nous dit quoi faire, ni où aller.
C'est parce qu'Everything nous propose d'évoluer librement, sans but, sans challenge, sans récompense, sans punition.
On incarne des centaines de choses, on écoute les pensées des autres éléments.
On chante, on danse, on rassemble ses homologues, on célèbre la vie.
Si on pose la manette, le jeu continue sans nous.
Comme l'univers, le vrai.

"L'univers ? -Oui, Seiyar. L'u-ni-vers." (Marine et Seiya)

Everything vous propose d'incarner l'univers.
Vous êtes tout ce qu'il existe, d'un microbe infiniment petit à un continent, un soleil immense.
Je suis un ours, puis une coccinelle, un brin d'herbe, puis un arbre.
Je suis une trompette. Une tranche de bacon. Une montagne. Une grenouille.

"Je suis le coeur brisé de Jack."

Le concepteur d'Everything s'appelle David O'Reilly, un Irlandais, auteur de films 3D et de l'application "MNT" (Mountain).
Celle-ci, sortie en 2014, nous permettait de gérer la vie d'une montagne.
On la dessinait en illustrant notre enfance, la beauté et la passion.
Et puis c'est tout.
On laissait le temps s'acharner sur elle.
Plus on laissait l'application tourner sans y jeter un oeil, plus la montagne évoluait.

Vous remarquez, parce que vous êtes futés, que je n'ai pas encore utilisé le terme "jeu" pour qualifier Everything (ni MNT d'ailleurs).

C'est parce que le débat est ouvert.

Est-ce un jeu ou une oeuvre d'art ?

Une expérience incroyable ou une supercherie ?

"Sur une durée suffisamment longue, l'espérance de vie tombe pour tout le monde à zéro."

C'est sans aucun doute tout cela à la fois.
C'est une plaisanterie dont on est le complice, une expérience métaphysique durant laquelle on s'interroge sur la nature de chaque chose.
Un voyage qui ne laisse pas de marbre les enfants : "papa, tu joues encore aux ours qui font des schtanzes ?".
On se transforme, bercé par une musique électronique de Ben Lukas, ou en écoutant par morceaux des discours du philosophe sixties Alan Watts.
Si le jeu vidéo préféré de Darwin était Spore, Everything serait celui de Terrence Malick : tout que ce que vous appelez "le monde" est autant vous que votre corps.

"Vous n’êtes pas exceptionnels, vous n’êtes pas un flocon de neige merveilleux et unique, vous êtes fait de la même substance organique pourrissante que tout le reste."

Si j'ai cité déjà trois fois le monument littéraire de Chuck Palahniuk qu'est Fight Club, c'est que l'expérience d'Everything pousse à la réflexion Nietzschéenne.
En se laissant aller, en glissant d'une existence à l'autre, on s'oublie soi-même, on ne sait plus si on était un caillou ou un canard, envahi par la plénitude et par la liberté.
Everything fait de nous le "petit centre chaud autour duquel se presse toute la vie de ce monde".
Everything, n'a rien d'un jeu, c'est une expérience, c'est la vie.
C'est votre vie.
Et elle s'achève minute après minute.

Note : Je suis le canal biliaire irrité de Jack.
Mention : Ceci n'est pas un jeu.

Lucien

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

N'hésitez pas à poster vos commentaires!