TEST - The Battle of Olympus


L'histoire se déroule au mois de décembre 1991. Noël approchant, deux petits enfants fanatiques de jeux-vidéos se réjouissent : en effet, ils se rendent au super-marché et vont pouvoir dépenser les petits sous qu'ils ont mis de côté depuis plusieurs mois. Arrivés devant l'étalage, les enfants sont quelque peu dépourvus devant tant de pochettes aguicheuses. Après un temps de réflexion considérable, leur choix se porte vers un jeu : The Battle of Olympus. Ce sont sans doute leurs origines hellènes qui ont poussés nos deux bambins à faire ce choix. Ils ont naïvement pensé que par cet achat, ils se rapprocherait d'une part d'eux-même qui leur est lointaine. Au moment de payer, c'est le petit frère qui portait la bourse, un drame digne d'une tragédie grecque survint : la bourse a disparue.

Toute la famille est en branle. Les parents retourne à la voiture, on fait le chemin en sens inverse, on regarde bien partout... mais rien n'y fait. Devant les crises de larmes, la grand-mère, venue de Grèce pour passer les fêtes, décide de payer le jeu aux enfants. C'est sans doute le thème du jeu qui l'a poussée à prendre cette décision, car depuis leur plus jeune âge, durant la période estivale quand la famille vient rendre visite aux grand-parents, elle leur conte les récits mythologiques grecs. Mais ce jour-là, ce que Yaya – c'est le nom de toutes les grand-mère hellènes – ne savait pas, c'est que le jeu était intégralement en anglais et d'une difficulté telle que les enfants n'avanceront que très peu dans le jeu... tout au plus une discussion avec Zeus et un combat perdu d'avance contre un cyclope.

Merci Yaya !

Vous l'aurez compris ces deux petits enfants c'étaient mon frère et moi. Ma grand-mère s'appelle réellement Yaya et le jeu que nous avons failli ne pas posséder était bien The Battle of Olympus, sortit le 28 septembre 1991 et développé par Infinity. Le jeu est un action-RPG, somme toute assez proche d'un metroid-vania. Vous y incarnez Orphée qui doit retourner dans les enfers pour récupérer l'âme de la belle Hélène. Pour ce faire vous parcourez à l'aide d'une carte les différentes régions de la Grèce. Les graphismes sont très beaux, les musiques très accrocheuses et la maniabilité est au poil ! Sans cacher que le jeu s'inspire largement d'un grand succès de l'époque, Zelda II : The Adventure of Link, le soft a tout pour lui et reçoit par ailleurs des critiques élogieuses à l'époque. Seulement... nous étions totalement bloqués dans le soft après seulement trente minutes de jeu...

En même temps à 8 ans si tu parles pas anglais...

Il n'y a pas que la langue qui nous a compliqué la tâche. Récemment, c'est-à-dire plus de vingt ans après les faits relatés en introduction, nous avons planifié une rencontre afin de terminer The Battle of Olympus. Nous y avons joué sur émulateur. Très rapidement il nous est paru clair que les save-state allaient être indispensables. Curieusement ce n'est pas dû à des combats mal équilibrés ; quand on se trouve face à un ennemi c'est un réel plaisir que de le combattre, la maniabilité étant vraiment exceptionnelle. Non, le problème réside plus dans le chemin qui mène face au boss. Car si le soft est bourré de qualité, il manque cependant de clarté dans l'indication des actes à accomplir.


En effet, les indices sont disséminés dans tout le jeu. Ce n'est pas pratique, mais c'était monnaie courante dans les jeux de l'époque : on parle à un mec caché dans une grotte qui nous informe que cinq kilomètres plus loin il faudra poser une bombe derrière le cinquième arbre depuis le haut. Mais dans The Battle of Olympus la bizarrerie usuelle vire à l'incohérence. Prenons pour exemple la carte, qui est un atout fabuleux pour l'époque. Même un jeu comme Wonder Boy 3 : The Dragon's trap – un chef d'oeuvre – ne pouvait s'enorgueillir d'être doté d'une map. Et malgré cet atout vous ressentirez une crise d'angoisse à chaque fois que vous devrez changer de ville, et ce, même avec le soutien d'une soluce...

En même tant si tu n'as pas le sens de l'orientation...

Par exemple, le fait qu'il faille entrer dans la maison quelconque d'un village pour accéder à une zone montagneuse est totalement contre-nature et c'est ce genre détails qui péjorent aux déplacements. Sans compter la fois où il faut tomber dans le cinquième trou, tuer vingt salamandres, remonter, activer le globe bleu dans un endroit précis au fin fond d'une grotte, afin de révéler une porte cachée... Le tout vous étant révélé dans un anglais approximatif par trois ermites schizophrènes répartis aux quatre coins de la carte... Sans soluce bonne chance !


Le problème s'atténue une fois que vous aurez acquis la harpe. En effet, en jouant de l'instrument devant des points bien précis, Pégase apparaîtra et vous conduira aux autres points. D'une manière générale, le jeu est assez punitif. Il vous faudra récupérer des quantités astronomique d'olives afin d'obtenir certains items. Une question nous est alors venue en tête : quel intérêt ont les développeurs à nous faire récupérer quatre-vingts olives, puis septante olives, puis soixante, sachant qu'il ne vous est possible d'en porter sur vous seulement nonante-neuf ? C'est répétitif, pénible, ch... bref, vous allez donc devoir effectuer bon nombre de va-et-vient dans une carte labyrinthique. Mais ça vaut le coup !

Et oui ce soft est très bon. Le syndrome du « pot-pourris », propre aux japonais qui s'approprient les mythes occidentaux – voire la série Les Chevaliers du Zodiaque - est ici assez bien géré. Les grandes figures mythologiques sont présentes et il n'y a que peu d'incohérences. Je rappelle que les musiques sont superbes, la maniabilité incroyable pour l'époque et les sprites très beaux.

Note : B +
Mention : Un grand plaisir avec un ouzo, des fistikias, un émulateur et une soluce. Yassou !

Dimitri

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