TEST - Pokémon Go



Cette semaine, un article, trois jours de suite, dans Le Temps, trois articles aussi dans Le Matin et deux manchettes y relatives cette semaine. Pokémon Go fait trop parler de lui, assez pour me dégoûter d’y jouer, d’en parler et de lire ce qui s’écrit dessus. C’est le contre-effet hype que je constate chez certains copains qui ne veulent pas lire ou regarder Games of Thrones car on en parle trop. Moi, dans les méandres de mon cerveau, je me nomme ça l’effet Da Vinci Code car c’est en lien avec le ramdam qu’avait fait ce bouquin que je m’étais rendu compte qu’une œuvre qu’elle que ce soit sa valeur perdait de son intérêt inversement proportionnellement non pas à sa popularité mais à sa surprésence médiatique. Ca m’a aussi fait vomir Dicker, mais ça, c’était justifié.


Pour en revenir à Pokémon Go, il y a deux semaines, je me suis pris pour un vrai thug quand j’ai fraudé l’App Store du souverain Apple pour pouvoir jouer à Pokémon Go avant sa sortie officielle. Ca a marché, c’était fascotte. Je croyais y jouer un peu avant tout le monde, mais j’ai vite remarqué que mes voisins du Landeron étaient eux aussi d’ingénieux pirates du vingt-et-unième siècle. 
N’empêche que quand le jeu ne plantait pas et trouvait du réseau (rarement), je me suis bien amusé. Quand on se promenait et que mon natel vibrait, je cherchais, fébrile, où se trouvait mon chenipote le plus proche. Si les gamins adoraient, ça faisait déjà moins rire les adultes.

On trouve de tout aux toilettes publiques du Landeron.

Parce que le principe, en gros, c’est qu’on chasse du pokémon dans la réalité augmentée de notre environnement. Plus on se promène, plus on peut croiser la route de pokémons à tenter d’attraper. Quand on croise une statue, une œuvre d’art, un endroit de toute beauté, on peut tourner une petite roulette pour gagner des pokéballs ou des potions. Parce que pour attraper un pauvre nosferapti, il faut parfois balancer une quinzaine de ces pokéballs qui ne tombent pas du ciel. Et si on n’en a pas, qu’on habite pas à dix mètres d’un point d’intérêt, il faudra passer par la boutique pour acheter du matos. Avec des vrais francs suisses. Ensuite, il y a les arènes (souvent placés vers des temples ou lieux religieux, en tout cas dans le bas du canton de Neuchâtel). Celles-ci permettent de combattre trois pokémons placés par d’autres dresseurs pour la défendre. Pour les connaisseurs, c’est juste un Ingress avec une grosse licence achetée pour des millions par Niantic.

Le président israélien a posté cette photo avec la légende : appellez la sécurité. Notre monde est fichu.

La partie « collection » est sympa, on se surprend à être fébrile quand un rare métamorph ou onyx est signalé à proximité. J’ai quand même eu peur pour la santé mentale du joueur moyen quand je me suis fait la réflexion qu’en jouant en roulant, je couvrirai plus vite une plus grande distance et pourrait choper plus de bêtes et de stuffs. On prévoit déjà les accidents stupides.
Par contre, la partie « combat » est vraiment naze. Alors que c’était le sel des jeux pokémons jusqu’alors, ce que nous propose cette version du jeu, c’est juste de glisser tout droit sur son écran pour taper et sur les côtés pour tenter d’esquiver. Surtout, les arènes, des semaines avant sa sortie officielle, sont déjà blindées par des pokémons over-levelés, de quoi décourager les nouveaux joueurs.

Malgré l’engouement, justifié, provoqué par ce jeu et tout ce qu’il va ouvrir comme perspectives dans le domaine de la réalité augmentée ludique, j’ai été très déçu. Pas parce que le jeu ne propose que les pokémons de la première génération, au contraire, ou parce que je suis déçu de ne pas pouvoir concourir pour la domination des arènes parce que je n’ai pas le temps de me promener deux heures par jour le nez sur mon natel. Non, je suis déçu parce que j’aime beaucoup la licence pokémon. J’ai fait, souvent plusieurs fois, chacun des épisodes et j’aime beaucoup le gameplay de la série, fut-elle très enfantine. Et pour moi, Pokémon Go dénature le message porteur de la série : depuis 1996, on nous assène que pour avoir un pokémon de haute volée, il faut tisser un lien avec lui, se battre à ses côtés, le connaître, le choyer. On nous a fait participer à des jeux à la con pour les apprivoiser, leur faire passer des concours de beauté. J’ai passé des heures à faire monter de niveau Tortank, Pandarbare ou Mr Mime. Parce que c’était dans l’esprit du jeu, et qu’il était établi qu’un pokémon qu’on fait patiemment monter de niveau était plus efficace qu’un pokémon de gros niveau attrapé. L’idée a toujours été très Saint-Exupéryesque :

« C’est le temps perdu avec ta rose qui rend ta rose unique au monde ».

Mais dans Pokémon Go, la puissance des bêtes dépend de notre niveau. Pour faire évoluer ton aspicot, il faudra par exemple dépenser trente bonbons aspicot. Pour obtenir un bonbon aspicot, il faut transférer un de ces animaux au professeur. Donc en attraper autant. Tout ça pour obtenir un dardagnan de puissance 110. Des heures de promenade pour monter son pokémon, mais à assez haut niveau, le moindre rattata sauvage attrapé sera bien plus puissant que le dardagnan choyé. Rien à voir avec le fait d’apprivoiser un animal virtuel et le rendre unique au monde donc.
Je vais garder ce jeu installé sur mon iPhone, pour rigoler, des fois en se baladant avec les petits. Mais il m'a bien vite dégouté, par son esprit et l'impressionnant battage qui se fait autour.
Plus moyen de manger une pizza tranquille.

Note: plus salée sera la facture Visa, plus fort sera ton Mimitoss.
Mention: je vais continuer d’attendre Moon et Sun.

Lucien

3 commentaires:

  1. oui les combats sont vraiment nuls et c'est vrai que le starter est très vite dépasser, il parait même qu'il faudra payer pour les légendaires

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    1. Perso je ne suis pas l'expert Pokémon, mais vu de loin il semble effectivement que Pkémon perde un peu de son âme dans l'histoire...

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  2. Chouette ce jeu ! Moi, j’ai trop hâte qu’on puisse échanger nos pokémons.

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