TEST - Batman: The Telltale Series



Après avoir adapté les séries Walking Dead et Game of Thrones, Telltale a mit le grappin sur une licence extrêmement chère à mon coeur : l'univers de Batman. 
Parce que Batman, ça a été mon film préféré pendant des années (le dyptique de Tim Burton), puis mon dessin animé préféré (la série de Paul Dini). Les premières bédés que j'ai dessiné, c'était des histoires de Batman (où il devenait pote avec Mr Freeze, parce qu'il était trop classe), les premières nouvelles que j'ai écrites, c'était des fan-fiction avant l'heure axée sur Batman (c'était des histoires de Bruce Wayne mais à d'autres époques). Et jusqu'à ce que je dorme avec des filles (enfin pas plusieurs à la fois non plus), je me levais au son d'un super réveil Batman commandé en Suisse allemande qui scandait "Gotham City ist in Not, ruuuuft Batman". Bref, c'est peu dire que j'étais fébrile en commençant ce jeu.





Dans la forme, j'étais en terrain connu : jolie réalisation style bande dessinée, dialogues à choix, combats à QTE, les jeux Telltale se suivent et gardent le même modèle. Pourquoi changer une formule qui donne d'excellents jeux ? Là, aucune surprise. Et dans le fond, de quoi nous parle ce Batman ?





On comprend vite qu'on embarque dans la vie de Bruce Wayne peu de temps après qu'il soit devenu Batman. Il est encore hésitant sur la marche à suivre pour lutter contre le crime, on assiste à la première rencontre avec Catwoman et on fréquente un Harvey Dent avant sa transformation en Double-Face. Les scènes s'enchaînent, c'est sympa, qu'on connaisse ou non l'univers très précis de Batman. On remarque l'influence des Batman de Nolan et même de la série Gotham (qui se déroule juste après l'assassinat des parents Wayne, avec un Bruce enfant et un commissaire Gordon alors tout jeune inspecteur), notamment dans le traitement du personnage du Pingouin (oubliez celui incarné par Danny DeVito). Ce ne sont pas mes références favorites, mais tout se passe bien, jusqu'alors. L'histoire s'oriente dans un premier temps sur le père de Bruce Wayne, Thomas Wayne et ses rapports avec la famille mafieuse des Falcone. On a souvent le choix d'incarner Bruce ou d'opter pour Batman lorsqu'il faut aller enquêter ou parler à quelqu'un. 






Tout commence bien mais là où le bât semble blesser, c'est dans le gameplay. Le coeur des jeux Telltale, c'est que chaque choix (qui doit s'effectuer rapidement) à des conséquences sur le reste de la partie. Mais comme je connais bien l'univers de Gotham, mes choix sont influencés : je ne vais pas m'associer à Harvey Dent lors de sa campagne pour le poste de Maire car je sais qu'il va devenir Double-Face et je vais me méfier quand mon ami d'enfance Oswald Copplebot me demande de l'aide car je sais qu'il est voué à devenir le Pingouin. L'univers de Batman est si cloisonné que j'ai l'impression pesante que quoi que je fasse, le destin des personnages que je croise et celui de Gotham est tout tracé.






Et puis, j'ai remarqué que Telltale avait osé toucher au coeur même de cet univers. Tout d'abord, en modifiant les raisons de l'assassinat de Thomas et Martha Wayne : ce n'est plus l'oeuvre tragique et malheureuse d'un criminel anonyme mais un plan ourdi pour assassiner Thomas Wayne. Et à partir de là, rien n'est épargné à l'univers de Gotham. Tout est chamboulé, et c'est là la grande réussite de ce jeu. Soit par les partis-pris de Telltale qui vont à l'encontre du comics (le Pingouin n'est pas obèse et n'a pas de parapluie, le Joker n'est pas un clown rigolard) que par les choix du joueur. En effet, celui-ci, par ses décisions et ses actions pourra modifier complètement le visage de Gotham : il est possible d'éviter à Harvey Dent d'être défiguré, à Cobblepot de devenir le Pingouin, l'arrivée de Lady Arkham, ...

En plus d'apporter une véritable bouffée de fraîcheur dans un univers aussi rigoureusement établi, la démonstration de ce champ des possibles nous renvoie à une réflexion profonde sur les conséquences du comportement de Bruce Wayne et sa responsabilité dans le désordre qui règne à Gotham City.






Note : Michael Keaton/10
Mention : Est-ce que tu aimes danser avec le diable sous la lune blême ?

Lucien

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