CINEMA - Régie Cid

Vous vous attendiez comme moi à la suite du compte-rendu sur le périple de Lucien et Dimitri au Japon, et bien je m'en excuse d'avance, cette semaine nous parlons cinéma... Ce contre-temps est principalement dû a des raisons multiples et variables allant du travail à la famille, en passant par la classification dans ma collection des nombreux jeux ramenés du pays du soleil levant, ainsi que la Virtual Boy que j'ai dû tester ce qui m'a laissé hémiplégique pendant quelques jours. Face à cet amas d'impératifs m'est apparu l'espoir d'un sujet succinct et ayant un lien avec le monde des jeux vidéo lors du visionnement hebdomadaire de Point barre - édition pixel.

Tant de naïveté... Je ne savais pas à quoi je m'exposais. 
Le récit de mon malheur bientôt sur le blog.

C'est effectivement avec un grand plaisir que j'a pu découvrir la présentation d'un court-métrage Régie Cid réalisé par deux anciens camarades - et néanmoins amis - de l'école d'art, j'ai nommé Arthur Bourquin et Benoît Schmid. Si je me permets de vous en parler aujourd'hui, c'est que cette réalisation, tout en abordant un sujet social sensible, rend un bel hommage aux monde du jeu vidéo. Si le film s'inspire principalement des click 'n play des années nonante, surtout de ceux en FMV (pour full motion vidéo) qui nous présentaient des personnages et des décors filmés puis numérisés très grossièrement, il propose également de brefs hommages à des genres comme le beat 'm all. Si vous souhaitez en savoir plus sur le style FMV, j'avais abordé le sujet dans le test de Her Story. Ici le tour de force ne se limite pas à un simple hommage. En effet ce sont les codes du jeu vidéo à part entière qui y sont sollicités afin de proposer au spectateur un film à la narration originale et efficace. C'est également avec subtilité que les réalisateurs jouent avec l'aspect vidéoludique tout en faisant soudre de temps à autre une narration cinématographique plus classique. Le constraste est surprenant et fonctionne plutôt bien. Mais qui sont ces petits loustics qui nous proposent ce chouette film?



Commençons par le plus petit des deux, car Benoît est très grand. Arthur est un type super. Il revendiquait à l'époque l'influence d'Akira Toriyama dans son travail de bande-dessinée, c'est vous dire si c'est un bon type. Arthur avait été très touché par la lecture de MW d'Osamu Tezuka, un manga en deux tomes que je lui avais prêté à l'époque. En effet, étant très friand des mangas des années soixante et septante avec des auteurs tel que Shigeru Mizuki, Yoshihiro Tatsumi ou Masahiko Matsumoto, j'avais beaucoup apprécié qu'un camarade de classe, étudiant la bande-dessinée, partage avec moi une reconnaissance de la valeur des anciens mangakas à une époque où les mangas modernes avaient déjà fortement envahi les librairies francophones. A l'époque Arthur participait à un fanzine collectif dont je peine à me souvenir du nom. Le concept du zine consistait en une ville avec des héros que les auteurs pouvaient faire vivre selon leur bon vouloir. Une bonne idée qui ouvrait la porte à divers rencontres ou autres interactions entre les différents personnages  Arthur m'avait alors impressionné en créant, à l'occasion d'une exposition du collectif, rien de moins qu'un jeu vidéo reprenant certains habitant de la ville ainsi que la borne d'arcade qui allait avec. Arthur a également été coloriste pour Buche, le bédéiste. Peut-être l'est-il encore?

Parlons maintenant de Benoît Schmid qui est un autre très bon type. Nous avons passé de nombreuses heures côte à côte aux leçons de dessin de modèle vivant. En plus d'être un bon dessinateur et réalisateur, Benoît est un excellent musicien très prolifique. Pour ma part je l'ai longtemps écouté sous ma douche grâce à un disque qu'il avait auto-publié sous le pseudonyme de Georges Michel. L'idée: traduire en français les grands hit à la manière de Google Traduction, puis les chanter. C'est très drôle. Les deux artistes ont  produit de nombreuses oeuvres intéressantes et je vous encourage donc à arpenter les réseaux sociaux à la recherche de toutes leurs productions. Vous ne pourrez qu'être surpris en bien!

C'est assez chouette de voir ce que mes camarades de l'école de bd deviennent. Si quelques-uns ont choisi comme moi la voie de l'enseignement, d'autres se sont aventurés sur des chemins plus sinueux et souvent avec un certains succès. Je pense à celle dont le nom apparaît une dizaine de fois au générique de Ma Vie de Courgette, ou à celle qui vend ses photos à de grandes boîtes, ou encore à celui qui fait du dessin de presse et que l'on traite d'antisémite. Bref, merci Benoît, merci Arthur, grâce à vous j'ai pu me replonger dans ces années bénies d'école d'art, où, entouré de gens passionnés, gentils et guidés par leur rêve, rien ne comptait à part dessiner.

Dimitri

P.S: Au cas où la vidéo ne s'afficherait pas correctement, voici un lien. Ici.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

N'hésitez pas à poster vos commentaires!