Si comme moi vous avez une petite larme à l'oeil à chaque écoute de la musique du stage de Guts Man, et si à chaque fois, et ce dans n'importe quel jeu, vous essayez de casser tous les murs en espérant y trouver un poulet caché... et bien Shovel Knight est fait pour vous!
En effet, ce jeu sorti en 2014 est un merveilleux hommage aux meilleurs jeux de plateforme de la NES. Les références aux jeux les plus aboutis d'une époque fusent de toutes parts : Level et character design inspirés de Mega Man, une attaque par le haut à la Duck Tales et Zelda 2, des items cachés à la Castlevania, le tout regroupé sur une map à la Super Mario Bros 3. Le plus beau étant que le jeu ne se contente pas d'un simple hommage ; il sublime le tout pour vous offrir un jeu original de très bonne facture.
Shovel... Ca veut pas dire pelle en anglais ?!
Vous incarnez le chevalier à la pelle qui, après avoir perdu Shield Knight - sa comparse de coeur et d'armes - lors d'une mission, a pris sa retraite. N'ayant plus d'opposition, les forces du mal, ont ainsi pris possession de tous les chevaliers de la région pour les retourner contre vous. En tant que preux chevalier, vous vous devez de réagir... La configuration est ainsi proche de la série Mega Man, mis à part le nom des boss qui se termine par -Knight au lieu de -Man. Par contre, vous ne bénéficierez pas de leur item après les avoir vaincus. Ici on est plus proche d'un Metroid-vania: il vous faudra acquérir de l'argent afin de retourner au village vous acheter les items nécessaires à la continuation de votre quête.
A ceci s'ajoute des sprites somptueux évoquant tout à fait l'ère des 8-bits. Mais le point fort du jeu réside sans aucun doute dans les musiques qui se hissent instantanément en tête du top 50 des sound-track de la NES. Bizarre pour un jeu sorti en 2014 me direz-vous ? Et bien pas tant que ça, car l'homme qui est aux commandes de la musicale n'est autre que M. Jake Kaufmann, le créateur de la bande-son culte de Duck Tales. Cerise sur le gâteau, Mme Manami Matsumae, compositrice entre autre de la bande originale de Mega Man, est l'auteure de deux tracks. Dieu est grand et je l'aime.
Un kickstarter à 300 000 dollars, ça aide.
Les développeurs de Yacht Club Games ont bénéficié d'une grande marge financière financière, puisque si le kickstarter était au départ fixé à 75 000 dollars, c'est plus du triple qui a été récolté au final. Mais n'allez pas croire que ces honnêtes travailleurs en ont profité pour se remplir les poches. Car oui pour être à l'origine d'un jeu si beau - frôlant parfois la perfection - on se doit d'être honnête. Les développeurs vont donc, en plus de nous avoir fourni un jeu original, beau, amusant, maniable et difficile sans trop l'être, nous fournir plusieurs DLC et ce gratuitement. Un premier upgrade est d'ailleurs sorti il y a quelques semaines, vous proposant de jouer un des boss du jeu. Bien que le level design soit quasiment identique, tout le challenge des développeurs a été de renouveler totalement le gameplay en modifiant uniquement la mécanique du personnage principal.
Ayant su trouver un scénario original étroitement lié à la première histoire, les développeurs semblent avoir réussi le pari haut la main. Vous incarnez donc Plague Knight qui pour des raisons personnelles devra se frotter à chacun des boss. Je ne m'étalerai pas plus sur l'histoire. Tout comme le premier épisode, le récit prend la forme d'une histoire d'amour, et si le twist scénaristique semble moins grandiose que dans l'histoire de Shovel Knight, il me semble par contre plus subtil et profond. Je me suis donc frotté à cette nouvelle extension gratuite et bien qu'ayant éprouvé quelque peine à m'habituer au nouveau gameplay, je me suis très rapidement plongé dans cette nouvelle quête. C'est que le changement est subtile et radical en même temps, le tout est parfaitement dosé et parsemé de petits clins d'oeil à la première aventure.
Le système d'évolution et d'acquisition des items est donc complémentent différent que dans le jeu original. Par exemple, pour l'arme principale de Plague Knight qui devient le lancer de bombes, les upgrade vous permettent de customiser vos lancers selon trois variables : la trajectoire du lancer, le type d'explosion et la longueur de la mèche qui modifie le temps que la bombe va mettre à exploser. J'avoue ne pas avoir exploité la totalité des combinaisons – qui semble vraiment énorme - et m'être contenté d'une combinaison simple et efficace tout au long du jeu. C'est que chaque combinaison a sa maniabilité propre et demande un temps d'adaptation. Le nombre d'heures de jeu paraît ainsi assez conséquent pour celui qui souhaite maîtriser la totalité des combinaisons dans le but d'accomplir tous les exploits qui sont l'équivalent des trophées du Playstation Network... Bref, le système des points de vie est également très innovant et c'est donc avec une envie tout à fait fraîche que l'on se lance dans cette nouvelle quête.
En conclusion, les studios Yacht Club Games nous proposent un merveilleux projet qui laisse augurer de bien belles choses quand on sait que deux autres boss bénéficieront également leur propre aventure : King Knight et Pillar Knight. Belle manière de donner du corps à des boss qui trop souvent sont représentés comme de bêtes sacs à PV investis par Satan. Suivra plus tard un battle mode dans les grandes lignes similaire à Super Smash Bros. Un système de défi – en plus des exploits déjà présents - a également été ajoutés, afin de satisfaire les nombreux accros qui, ayant vendu leur NES à l'époque, n'ont plus d'autres solutions que de jouer à Shovel Knight pour assouvir leur penchant pixelovore. Sachant que le jeu a dépassé le million de ventes dans le monde, ils doivent être nombreux.
Avant le verdict final, je tiens à féliciter les développeurs pour les scènes de rêves qui ponctuent l'aventure du chevalier à la pelle. En effet, j'aime à accorder de l'importance à la narration dans les jeux-vidéo. Plus encore quand elle sort des sentiers battus en se détachant des codes induits par le cinéma ou d'autres médias, pour nous proposer des solutions narratives propres aux récits pixélisés. Notre chevalier à la pelle, aux vues de l'ampleur de sa quête, va régulièrement devoir s'assoupir. Vous dirigerez ainsi le héros au sein de son propre songe, pris dans la torpeur de devoir rattraper sa dulcinée qui tombe en chute libre, tout en étant assailli par des vagues d'ennemis. Un décor étrange, une musique mélancolique, le jeu ralentissant au fur et mesure que Shield Knight se rapproche du sol ; des scènes qui n'ont pas d'incidence sur la suite du jeu, qui sont simplement là pour ajouter du tragique à la trame du jeu... et récupérer quelques pièces en passant.
Note : Un A + synonyme de jeu culte.
Mention : Des DLC gratuits et de qualité, c'est tellement rare pour être vrai.
Dimitri
il sert à quoi l'amibo de shovel knight ?
RépondreSupprimerAucune idée... Il trône actuellement fièrement sur une étagère, toujours dans son emballage, prouvant qu'un jeu indé peut atteindre le stade suprême: voir son personnage érigé en Amiibo.
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