TEST - Mordheim : la cité des damnés



En 1999, au siècle dernier, j’ai joué avec passion au jeu d’escarmouches stratégiques peu connu mais exceptionnel répondant au nom barbare de « Mordheim ». Ce jeu génial nous permettait de contrôler une fine équipe d’aventuriers qui allaient parcourir les ruines d’une cité médiévale fantastique à la recherche de pierres magiques, tout en affrontant le(s) joueur(s) adverse(s). Entre chaque partie, les aventuriers évoluaient : ils devenaient plus fort, plus compétent mais ils accusaient également le coup : s’ils étaient blessés au combat, ils pouvaient se voir mutilés, estropiés, devenir borgnes ou stupides, ou périr à tout jamais.



C’était un jeu exigeant, d’abord parce qu’il fallait se farcir un livre de règles d’une bonne centaine de pages, qu’il était nécessaire de consulter à tout bout de champ, parce que les affrontements étaient sans pitié et car les figurines qui représentaient les aventuriers devaient être assemblées et peintes par les joueurs. Pour les connaisseurs, Mordheim est une sorte de spin-off de Warhammer Battle (en fait, une exploitation de la règle d’escarmouche présentée dans l’antépénultième version du livre de règles).



À cette époque, imaginer qu’un studio développe un jeu vidéo à partir de ce jeu relevait du fantasme. Après l’adaptation de l’excellent Blood Bowl (un jeu de simulation de football américain med-fan, lui aussi développé par Games Workshop) en 2008, l’espoir existait de voir Mordheim débarquer un jour sur nos ordinateurs ou nos consoles. Et ce grand jour est arrivé. Il y a un peu plus d’un an sur PC et quelques semaines sur consoles. Quel bonheur !

Pour commencer, on choisit quel type d’équipe on va créer (les rapides hommes-rats, les humains moyens partout, les possédés bien bourrins, les nonnes guerrières qui se buffent, les vampires lents mais terribles au corps-à-corps ou les chasseurs de vampires). 



On fait progresser notre bande, au fil de séance de recherches de pierre magique tombée du ciel (la malepierre) qui tournent toujours à l’affrontement. L’équipe évolue, on voit nos fidèles guerriers devenir de plus en plus forts ou mourir, comme dans un bon vieux XCOM ou dans l’exigeant Darkest Dungeon, deux autres jeux que je vous conseille vivement. Exactement comme dans le jeu du siècle dernier. En effet, tout comme pour Blood Bowl, l’équipe de développeurs a scrupuleusement respecté le jeu de base et ses mécaniques. Même le design a été conservé, pour preuve, voici une bande d’aventuriers du culte des possédés dans le jeu de plateau, puis les mêmes dans le jeu vidéo.



Il existe bien évidemment un multijoueur, le mode escarmouche, qui retranscrit les mêmes joies et peines que lors des parties irl : on peste quand nos combattants ratent leur cible, on trépine de bonheur quand notre chef de bande ne meurt pas mais est seulement affligé d’une jambe de bois.



Si on retrouve les caractéristiques du jeu, notamment la dimension stratégique et tactique, le soin qu’il faut apporter à la gestion des troupes, à l’achat du matériel, on retrouve aussi des inconvénients qui existaient déjà dans le jeu de base : je pense surtout à l’accessibilité du jeu. Si c’est une bonne chose qu’il soit difficile à maîtriser, Mordheim est également laborieux et exigeant. Il faut plusieurs parties pour en comprendre les règles et la finesse et contrairement à beaucoup de jeu du genre, nos combattants ne deviennent pas en deux heures de temps des Conan invincibles. Ils évoluent petit-à-petit, se construisent minutieusement. Et on s’attache d’autant plus à eux de ce fait.



Vous avez cerné les inconvénients de ce jeu : son apprentissage difficile, la mort définitive de nos personnages, le hasard qui tient un rôle important pour un jeu tactique. On se retrouve souvent frustrés devant ce jeu, et cela peut paraître long de devoir jouer trois heures avant de comprendre tout ce qu’on fait. Mais on finit par vraiment prendre un plaisir dingue une fois cet apprentissage effectué et on n’oublie volontiers les imperfections du jeu. On pourrait penser que mon avis est biaisé vu que j’avais été passionné par le jeu dont il est issu. Mais, au contraire, vu mon amour de ce jeu, j’attendais beaucoup de cette adaptation. Et je ne suis pas déçu, vu à quel point je trouve Mordheim addictif et prenant. 

Note : 1D10+10
Mention : merci la vie.

Lucien

3 commentaires:

  1. Merci du test, encore un jeu que vous me faites acheter. Pour le moment, je galère en effet à comprendre...

    RépondreSupprimer
  2. Ouais... bon... après quelques heures sur le jeu, ma "bande" est composée d'handicapés plus ou moins lourds, d'éclopés et de débiles mentaux divers et variés. Ils étaient normaux au début, ils tendaient des embuscades à des scaven et à des gonzesses bigotes en ayant tout prévu : un archer au bout de la rue pour dégommer à distance, 2 mecs du Reikland planqués derrière un mur (avec des armures toutes neuves payées dans la boutique) et un chef rutilant jouant les appâts. L’archer ? J’ai pas souvenir qu’il ait touché sa cible. Les deux glands planqués ? Assommés au moindre coup de bambou. Le chef… y tape à 19 de dégâts quand tout va bien. J’abandonne pas, mais je retourne buter un moment des Udam sur Far Cry Primal.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. De mon côté, après trois heures de tutoriel, j'ai fait une partie. Et après avoir constaté que je ne comprenais pas tout, je me suis lancé dans Final Fantasy XV, qui est très cool soit dit en passant. Mais j'y reviendrai. Je vais me faire deux ou trois parties en ligne avec Lucien pour qu'il m'explique. Dommage que tu aies opté pour la version PC Yannick, j'aurais bien confronté mon équipe de skavens avec ton équipe de consanguins.
      :)

      Supprimer

N'hésitez pas à poster vos commentaires!