RECIT - "Je me suis fais enculer sur Second Life." Partie 1/2.



Cela devait être en 2004, j'avais 22 ou 23 ans, devant m'expatrier la semaine pour me consacrer à mes études, j'étais de retour chez ma mère pour un week-end de trois jours. Je me souviens très bien que je n'avais envie de voir personne. Après trois ans de sevrage total de jeux-vidéos, j'ai tout à coup senti une résurgence de la force...

Comment cela s'est-il traduit ? Dans mon souvenir, c'était l'époque où l'on parlait beaucoup d'un jeu : Second life ; un jeu construit par ses propres joueurs. Plusieurs émissions TV démontraient que certaines personnes vivaient de leurs activités dans le jeu et parfois assez chichement. Ils créaient des habits ou construisaient des maisons utilisables dans le jeu, que les joueurs achetaient ensuite avec de l'argent, le virtuel se mêlant ainsi bizarrement au réel. Ainsi, c'est sûrement par curiosité vis-à-vis de cette étrange relation réel-virtuel, que je me suis brusquement imposé comme objectif : me faire enculer sur Second Life en 24 heures.

Les premières heures ont été consacrées à l'inscription, la prise en main et la découverte du monde. Pour l'inscription, je ne souviens plus exactement; il y avait l'installation d'un programme et beaucoup de demandes d'informations. Puis j'ai dû créer mon personnage, que j'ai bien entendu choisi du sexe féminin en pensant que dans ces conditions il serait bien plus facile d'atteindre mon objectif. J'ai ensuite décidé de ne pas habiller mon avatar qui, en plus d'avoir un corps très bien fait, avait le crâne rasé.

Voilà, le personnage est créé, maintenant passons à la prise en main. Je me souviens avoir trouvé très curieux le fait de pouvoir voler dans ce soft. Car dans un monde où tous s'échappent du réel pour se recréer une « seconde vie », personne ne s'offusque du manque de réalité quand au fait de pouvoir léviter librement : « Génial ! Un monde où je peux voler ! »  Et qu'est-ce qu'ont choisi de faire les joueurs/créateurs face à cette liberté : « Je vais pouvoir aller faire du shopping en volant ! Et dépenser mon vrai argent, pour commander des produit réels sur le net, mais je le fais en volant ! » Ouais... Et t'iras les chercher à pied dans ta boîte aux lettres.



Bon, une fois le premier choc passé, je me lance à la recherche d'un endroit où l'on s'amuse. Je rencontre des gens et discute avec eux. Je constate que Second life est un énorme chat. Vous rencontrez des gens et les mettez sur votre liste d'amis. Après vous pouvez chatter avec eux depuis n'importe quel endroit, un peu comme si vous les appeliez avec votre smartphone. Bref, petit à petit on me dirige vers une discothèque. A savoir que ce monde est immense et qu'en 24 heures, je n'ai clairement pas eu le temps de saisir l'ampleur des dégâts... heu... de ce monde merveilleux... Quoique...

Donc il devait être vingt heures et mon personnage, dont je ne me rappelle plus le nom, se mouvait de manière rigide au milieu de cette discothèque. Naïvement, j'essayais de le bouger en rythme avec les croix directionnelles de mon clavier, pour m'aligner aux autres avatars présents sur le dancefloor, qui eux avaient réellement le groove en eux. Après avoir essayé d'aborder quelques personnes - « Salut, tu veux danser ? » - une personne m'a donné des petites boules bleues grandes comme le tibia de mon avatar. A côté il était écrit « DANCE ». J'ai décidé de m'en approcher et à ce moment-là, mon personnage a commencé à se déhancher de manière fiévreuse !

J'ai compris plus tard que c'est les joueurs qui créent ces « moves » qui  se vendent ou s'échangent sous forme de boules bleues que l'on pose sur le sol. Une fois à proximité de ces boules, les avatars vont commencer à exécuter le mouvement qui y est inclus.

Et voilà j'étais en plein dans l'action, mais curieusement, c'est à partir de ce moment-là que je n'ai plus rien du faire de mes mains : tout était automatisé... Je ne vous explique pas la frustration ressentie par l'ancien gamer qui a parfois passé un mercredi après-midi entier à essayer de faire un saut dans Mega Man 1... Et là j'ai compris que mes mains libres allait me servir à tapoter mon clavier et à chatter !

- Salut ! Ca va ?
- Oui et toi ?
- Merci pour les boules bleues, je suis nouveau sur Second life. Mais tu trouves pas un peu bizarre, enfin je veux dire on fait rien là, c'est ch... c'est pas un peu embêtant ?
- De rien. Non moi je passe la musique. Je suis payée pour ça.

Jackpot ! J'avais un ticket avec la disc jockey de la boîte ! Se mit alors à briller en moi l'espoir de terminer mon objectif en cinq ou six heures seulement, et pouvoir peut-être faire quelque chose de mon week-end dans ma first life.

Après une demi-heure de chat, j'ai appris qu'elle pratiquait le DJ-ing virtuel deux heures chaque soir et qu'elle était rémunérée pour cela. Lui demandant ensuite si elle avait pu s'acheter une maison dans le jeu grâce à son salaire, elle me répondit que oui. Et là, je ne sais pas si c'est le fait d'être SDF dans Second life, mais j'ai eu recours aux techniques de célibataire que j'utilise dans la vrai vie : « Je pourrai dormir chez toi ?»   

Elle me répondit que oui, mais après son service. Ainsi, ayant la presque certitude que j'allais concrétiser dans les heures qui venaient, j'ai choisi d'utiliser le temps restant pour me balader dans ce monde merveilleux.

J'ai le souvenir qu'il y avait comme un système de téléportation, mais ce n'est plus très clair... Dans tous les cas je me suis retrouvé dans un fitness  proche d'une boule bleue nommée « STEP ». Le fait d'exécuter ce mouvement, et allez savoir pourquoi, me faisait gagner de l'argent... Je suis donc resté là une ou deux heures, engrangeant quelques sous, tout en gardant le contact avec ma conquête virtuelle.

Une fois son travail terminé, je ne sais plus comment, mais je me suis retrouvé chez elle... Mon avatar était nue, mais elle non. Une évidence m'est alors apparue : comment pourrais-je me faire enculer alors que son personnage est de sexe féminin, tout comme le mien ? Existe-t-il des god-ceintures dans Second life... Mon aventure m'amenait déjà loin sur les sentiers de la perdition, mais ce n'était rien comparé à ce qui allait suivre...

Pour connaître la fin de l'histoire cliquez ici.

Dimitri

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