RECIT - "Je me suis fais enculer sur Second Life." Partie 2/2.



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Je m'étais donc allongée, seule, dans son lit, après qu'elle se soit déconnectée. Je lui ai demandé :

- As-tu déjà fait l'amour sur Second life ?
- Non. Je sais que certaines personnes le font, mais moi ça ne m'intéresse pas.
- Tu ne veux pas essayer ?
- Non. Je n'en vois pas l'intérêt.

J'étais face au constat de mon premier échec, et malgré le fait qu'il ne me restait qu'une quinzaine d'heures avant la fin du temps imparti à ma mission, j'ai décidé de m'assoupir quelques heures tant dans le réel que dans le virtuel.

A mon réveil, et je pense que c'est un compromis entre le stress lié au peu de temps qu'il me restait et une frustration liée à mon échec du soir précédent, je me suis téléporté dans un sex shop. Et oui, on peut bel et bien accéder à des sex shops dans Second life.

J'ai alors commencé à comprendre cette force qui pousse les joueurs de Second life à ne plus distinguer la vraie vie et la vie virtuelle, car j'étais moi-même pris dans cette tourmente : en effet, s'il y a des sex shops dans Second life, c'est bien pour acheter des sex toys, mais dans la vraie vie... et non dans le virtuel...

Un peu perturbé par ce constat, j'errai dans les rues bien plus glauques entourant le sex shop. Et là je croise une personne :

- Salut, tu sais où je peux me faire enculer ?

Après un moment de silence l'homme me répondit :

- Oui suis-moi.





Nous nous sommes téléportés dans une autre discothèque, beaucoup plus grande que la précédente qui prit alors des allures de boom pour pré-adolescents. A ce moment j'ai ressenti l'espoir briller en moi : j'allais atteindre mon objectif ! L'ambiance était plus lourde accompagnée des classique flashlights, stroboscopes et boules à facette propres à ce type de lieux. Je me lançais donc à la quête de contacts :

- Salut ASV ?

Hé oui, les plus jeunes d'entre vous ne le savent peut-être pas, mais c'était le moyen que nous avions tous pour nous identifier sur les chat rooms : âge, sexe, ville.

Le premier avec qui j'ai eu un contact était un allemand de 18 ans. Après quelques lignes de discussion durant lesquelles j'ai réussi à lui faire croire que j'étais une jeune fille de 16 ans, il me demanda de me connecter sur MSN, un chat en ligne qui doit ne plus exister de nos jours, sur lequel on pouvait avoir une discussion via web-cam. Inutile de préciser ce que ce jeune allemand avait derrière la tête.

Après avoir laisser mousser l'hurluberlu quelques minutes, je lui avoue :

- Mais non mec, je suis un gars et j'ai 22 ans !
- Non sérieux ! Merde !
- Putain mec, mais tu perds ton temps là à vouloir te branler devant ta webcam, je sais pas vas faire une promenade... Allez salut.

Je n'ai pu m'empêcher de prendre une fausse identité, en souvenir de tous les pingluets que l'on faisait marcher en salle d'info au Lycée. Nous étions fin des années nonante, et la principale utilisation de notre salle d'info au Lycée était consacrée au chat-room de Jeux-vidéo.com. Nous procédions de la manière suivante : se mettre tout derrière et observer. Nous connaissions la plupart des pseudos que les gens utilisait. Nous en prenions un faux, puis nous abordions la proie :

- Salut ASV ?

Le sujet, après s'être redressé sur sa chaise, nous donnait sa réponse, à laquelle nous répondions :

- 16 / F / Couvet.

Par exemple... Et c'était parti pour quinze minutes de fous rires, car nous faisions cela durant la pause de la récréation. Des fous rires j'en ai un peu moins eu quand j'ai repris mes recherches de contacts au travers de cette grande discothèque.

En effet, à la fameuse question ASV, l'interlocutrice suivante me répondit : 14 / F / Limoges (il me semble). Et là je me suis dit : soit c'est un couillon comme moi qui essaie de me faire marcher, soit c'est vraiment une petite de 14 ans qui s'est retrouvée là on ne sait comment et qui aurait très bien pu tomber sur allemand de 18 ans avide de web-cam qui, à ce moment-là, avait peut-être pris le temps d'aller faire une ballade.

Après l'avoir prévenue, j'étais face à un constat : je m'approchais petit à petit de la face sombre de Second life... Et si à la surface tout le monde semblait vivre au pays des bisounours, la certitude que dans les profondeurs de ce soft quelqu'un serait prêt à m'enculer virtuellement devenait clairement envisageable.

Dans un élan d'enthousiasme je me lançais en quête de nouvelles rencontres, et j'aperçus dans un coin, appuyé contre un mur, un homme. Je m'approche et lui pose la question récurrente : « Où puis-je me faire enculer sur Second life ? » L'homme ne sembla pas surpris pas ma requête et me demanda de le suivre.

Nous nous téléportâmes donc dans un lieu clos... c'est le cas de le dire, car l'ambiance avait tout de la maison close. Après avoir constaté que tous le monde se baladait à poil, – je me sentais moins seul - j'ai constaté m'être retrouvé dans un lieu de partouze élégiaque, un peu à la Eyes Wide Shut. J'approchais du but et c'est le sourire au lèvre que je scrutais l'horizon de ce lieu confiné.

Et c'est là que je l'aperçus, la boule bleue. Avec à son côté les quatre lettres tant convoitées : F U C K. Il ne me restait que 15 minutes au compteur et c'est en savourant ce moment que je m'approchais de la boule contenant le mouv'. J'allais y parvenir. A quelques centimètres de la boule mon avatars se pencha en avant tout en écartant les cuisses. Plus que 10 minutes et je n'avais pas de partenaires, allais-je échouer si près du but ? A ce moment-là, un homme nu passa à côté de moi et me pris par derrière. Mission accomplie !!! Après quelques secondes, il partit puis un autre vint prendre sa place, puis un autre, et encore un autre... Quel bonheur ! Et que faire de ces cinq dernières minutes, j'avais les mains libres... Me lancer dans une discussion ? Chercher à me faire des contacts ? Aller faire du shopping ? M'envoler ?

Non, je me suis déconnecté, j'ai désinstallé le jeu Second life de mon PC et, fier d'avoir accompli ma mission, je suis allé me coucher.


Dimitri

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