COLD GAME - Castlevania 2 - Simon's Quest


Vous avez fini un jeu impossible dans des conditions incroyables et personne ne vous croit ? Faîtes appel à nous. Dans Cold Game nous vous interrogeons sur vos exploits vidéoludiques et révélons au grand jour ce que vous avez fait dans l'ombre...

1) D'après nos informations, vous avez terminé le jeu Castlevania 2 - Simon's Quest sur NES. Confirmez-vous ces faits ?

Oui, j'en ai chié mais je me rappelle en être arrivé à bout.

2) Déclinez votre prénom, âge et profession.

Marco, 35 ans. Administrateur systèmes.

3) Pouvez-vous décrire en quelques mots ce jeu, pour ceux qui ne l'auraient pas connu ? 

Dans la série des Castelvania, on incarne un membre de la famille Belmont, qui à l'aide de son fouet, doit vaincre le Comte Dracula.
Le premier épisode était très linéaire. C'était un jeu de plateforme dans lequel on passait d'un niveau à l'autre, en affrontant des ennemis de plus en plus puissants avant d'en découdre avec Dracula "himself".
Le 2e épisode innovait car il cassait cette linéarité. Il introduisait une composante RPG, avec du matériel à équiper, et il fallait partir à la recherche des parties du corps de Dracula (qui avaient été éparpillés suite à sa défaite à la fin du 1er épisode), pour lever une malédiction et se débarrasser de lui de manière définitive. On passait donc d'un village à l'autre, on interrogeait les villageois et il fallait explorer la région qui changeait au cours de la journée via la gestion d'un cycle jour/nuit.

4) Pouvez-vous nous expliquer les circonstances de cet événement ? En quelle année cela s'est-il commis ? Étiez-vous seul au moment des faits ?

J'ai dû jouer à ce jeu entre 1990 et 1993. A cette époque j'avais entre 10 et 13 ans. Je jouais parfois en semaine, quand je sortais tôt de l'école, ainsi que les mercredis après-midi, jusqu'à ce que mon père ne rentre du boulot. Mais le plus souvent je jouais le week-end. Je me réveillais tôt les samedis et dimanches matins, je sortais religieusement ma NES du carton et je la branchais sur le téléviseur du salon. Je jouais seul autant que possible avant que mes parents ou ma soeur ne se réveillent, et surtout avant que les Chevaliers du Zodiaque et autres mangas ne commencent au Club Dorothée. 
C'était frustrant, car comme il n'y avait qu'un seul téléviseur à la maison, je ne pouvais pas jouer lorsque mes parents regardaient la télé, et c'était une source de conflit avec ma petite soeur. Je rangeais donc ma NES dans son carton, et le glissait sous mon lit après chaque séance de jeu. Il a fallu attendre plusieurs années avant que ma tante ne me refile un vieux téléviseur noir/blanc que j'ai pu installer dans ma chambre. Ce n'est que bien des années plus tard que j'ai pu casser ma tirelire pour m'offrir un écran cathodique couleur 14 pouces Melectronics‎ (que je possède toujours :-))

5) Vous souvenez-vous précisément du moment où le jeu s'est terminé ?

J'ai terminé ce jeu il n'y pas loin 25 ans. Je ne me rappelle plus de tous les détails malheureusement.

6) Avez-vous rencontré une difficulté particulière à un moment donné du jeu ?

Oh oui. A cette époque il n'y avait pas internet, on n'avait aucune possibilité de consulter des soluces online. Il fallait se débrouiller seul, ou demander des conseils à ses camarades dans la cour de récré. Je ne pouvais pas encore compter sur les soluces publiées dans les magazines spécialisés, car je ne les lisais pas encore à l'époque de la NES (je n'ai commencé à lire Super Power que quelques années plus tard, lorsque je suis passé à la SNES).

7) L'idée de renoncer à votre crime, d'abandonner vous a-t-elle traversé l'esprit ?

Oh que non! A cette époque je devais me contenter d'un ou deux jeux par année : à Noël et à mon anniversaire. Par conséquent, j'avais le temps de les explorer dans tous les sens. Et je ne me considérais pas satisfait avant d'avoir fini un jeu. Ce n'était qu'après l'avoir terminé que je prêtais ce jeu à mes camarades à l'école.C'est grâce aux prêts que j'ai pu jouer à des dizaines de jeux NES (dont Simon's Quest justement) et ensuite SNES (et c'est aussi à cause des prêts que j'ai perdu plusieurs cartouches. Grrrr)

8) Avez-vous confié à quelqu'un de votre entourage avoir terminé le jeu Castlevania 2 - Simon's Quest ?

Vous semblez considérer comme un exploit le fait d'avoir terminé Simon's Quest. Je n'ai pas ce sentiment, car à l'époque c'était normal de terminer un jeu, qu'elle que soit sa difficulté. Ce n'était pas un motif de fierté, et donc je ne crois pas en avoir parlé plus que ça autour de moi, si ce n'est avec la personne qui me l'avais prêté. 

9) Éprouvez-vous des regrets suite au terminage dudit jeu ?

Pourquoi diable aurais-je des regrets ? J'ai passé un super bon moment sur ce jeu :-)

10) Avez-vous reçu de l'aide extérieure, conseils d'un proche, consignes sur internet ?

A cette époque internet n'existait pas. Il n'y avait pas non plus de magazines avec des soluces. Il n'y avait que la Hotline Nintendo, que je ne n'ai jamais osé appeler à cause du coût et de la monumentale fessée que je me serais prise quand mes parents auraient reçu la facture PTT (Swisscom n'existait pas encore :-)).
Non, à cette époque l'aide externe venait des amis qui avaient déjà terminé le jeu. Je me rappelle vaguement qu'à un moment il fallait s'agenouiller quelques secondes devant un lac pour avancer dans l'aventure. Et bien, sans l'aide d'un ami, j'aurais probablement bloqué à cet endroit pendant des jours.

11) Avez-vous un souvenir particulier d'un moment clef durant ce crime, une scène, un combat qui vous a marqué ? 

Habituellement, ce qui marque le plus dans un Castelvania ce sont les musiques, et Simon's Quest ne fait pas exception à la règle. A part les musiques, il ne me reste que peu de souvenirs. Je me rappelle de l’épisode mentionné ci-dessus, où il faillait s'agenouiller au bord d'un lac. Mais aussi des villages sur plusieurs étages, avec des escaliers diaboliques, qu'on n'arrivait jamais à emprunter dans les moments critiques et à cause desquels je suis mort bêtement plusieurs fois, poursuivi par les créatures maléfiques qui hantaient les lieux durant la nuit. 
Mais le souvenir le plus impérissable qu'il me reste de Simon's Quest, ce sont ses fichus codes ! A cette époque, rares étaient les cartouches qui permettaient de sauver sa progression (par exemple Zelda 1 et 2), et beaucoup de jeux utilisaient un système de codes. Lorsqu'on mourrait, le jeu nous affichait un code ridiculement long et il fallait le noter sur un bout de papier avant d'éteindre la console. Le lendemain, pour continuer l'aventure, il fallait recopier ce code. Sauf qu'une fois sur deux on l'avait mal noté la veille, ou on perdait le précieux morceau de papier. Quand j'y pense, même 25 ans plus tard, ça me rend dingue !

12) Comment avez-vous connu la victime, dans quelles circonstances avez-vous commencé ce jeu ? 

Comme précédemment mentionné, à cette époque je ne lisais pas de magazines spécialisés. Le seul moyen que j'avais de découvrir de nouveaux jeux, c'était les dépliants présents dans les boîtes de jeux. Sur ces dépliants, plusieurs jeux étaient présentés via une capture d'écran ainsi qu'un court résumé qui me faisait rêver et imaginer des aventures incroyables.

13) Qu'est-ce qui vous a particulièrement plu dans ce jeu ?

L'aventure et le sentiment de liberté associé (qui tranchait radicalement avec le dirigisme d'un Mario), les musiques et surtout le thème horrifique. Vous imaginez pour un gamin de 10 ans, affronter Dracula et des créatures démoniaques, ça fait rêver et ça procure un sentiment de puissance incroyable. 

14) Pourquoi avez-vous souhaité y jouer jusqu'à la fin ? 

Parce que le jeu m'a plu, et qu'il était hors de question de l'abandonner avant de l'avoir fini et de connaitre le fin-mot de l'histoire.

15) Avez-vous quelque chose à ajouter ?

Répondre à ce questionnaire a fait ressurgir plein de bons vieux souvenirs. J'ai eu terriblement envie d'installer un émulateur et de me replonger dans Simon's Quest. J'ai dû me faire violence pour résister à cette envie, le temps de répondre à toutes vos questions de manière aussi sincère que possible, en puisant dans mes souvenirs. Mais maintenant que j'en suis arrivé à bout, plus rien ne me retient. Tremble Dracula, tu vas gouter de mon fouet !






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